L’ouverture
Comprendre la mécanique pour aller vers la légèreté, la profondeur.
1 . Les précautions et principes
L’ouverture est d’abord un allongement et certainement pas un plié. De l’extèrieur la différence n’est pas évidente, il faut un oeil expérimenté pour la voir. Mais à l’intérieur du corps les sensations et les ressentis sont totalement différents. Et pour le coup, là c’est flagrant.
Première remarque: restons toujours attentif à nos ressentis, apprenons à les développer et à les identifier!
La meilleure protection dans toute ouverture sera bien nos sensations. N’allez pas forcer si vous sentez une barre dans le dos ou si les muscles qui longent la colonne sont gonflés. Ce sont les signes que d’abord vous compressez votre colonne et qu’ensuite vous forcez l’extension de la colonne. Résultat : blocage.
2. La mécanique
La colonne vertébrale est un empilement de vertèbres et de disques intervertébraux. Ce qui en fait un ensemble d’une grande mobilité et très flexible. Pour comprendre facilement, notre colonne peut être assimilée à un accordéon. Si vous le comprimez, et bien votre instrument devient un bloc compact. Pour transporter votre accordéon c’est pratique, dans le cas de votre colonne ça l’est beaucoup moins ! Maintenant si vous l’étirez de part en part, le soufflet s’allonge à ne plus en finir et il devient d’une grande mobilité. On a l’impression que l’on peut faire tout ce que l’on veut avec! Et là pour notre colonne c’est plutôt intéressant 🤨.
Comme l’accordéon, notre colonne doit être allongée pour être flexible. Notre colonne doit être allongée pour être mobile. Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne doit pas être tenue.
3. Partir de la terre pour aller vers le ciel
Maintenant pour allonger la colonne il nous faut un ancrage, des racines qui vont permettre de partir d’une origine, de la terre. Mais ce n’est pas suffisant, il faut que du sol nous allions vers, dans une direction. La première extrémité ce qui touche le sol (souvent les pieds mais pas que) pousse vers, la deuxième (souvent la tête et les doigts ) qui est mobile essaie d’atteindre. C’est ce que j’appelle l’élan. Cette direction est toujours double dans les ouvertures. Non seulement il faut pousser et aller vers le haut mais en plus vers l’arrière. Et une direction ne remplace pas une autre elle s’additionne. Imaginez un cobra qui se dresse est exécute cette danse à partir de ça tête.
4. Atteindre les profondeurs et la subtilité
Pas besoin de raconter des histoires, pas besoin d’utiliser des mots qui font rêver ici comme l’ouverture du coeur, l’énergie des chakra ou union féminin masculin, etc…. Tout est concret, tout est là, il n’y a qu’à ressentir….. Et le faire avec intelligence. L’intelligence c’est notre guide qui va annalyser ce qui se passe avec conscience et bienveillence. Et nous pourrons bouger, et nous pourrons ouvrir.
Automatiquement agir de cette façon là, va nous demander de lâcher. S’ouvrir dans la détente du corps, mais aussi du mental.
Cette ouverture dans la détente va nous plonger dans les profondeurs du corps, dans les couches, la densité de la chaire.

5 Les supports subtils
Une fois ce mouvement vers l’intérieur amorcé, nous arrivons à un premier palier. Continuer l’ouverture va demander un soutien supplémentaire. Le corps à toujours besoin d’être soutenu. Nous pouvons choisir ce soutien. C’est le centre du corps qu’il va falloir solliciter. Tenir le centre. Mais pas n’importe comment, sans engager les muscles abdominaux, sans serrer les fesses. Juste une légère contraction de la zone sous le nombril. Pas de précision ici, c’est votre expérience qui fera qu’au fur et à mesure, cette zone va se préciser, se réduire de plus en plus jusqu’à devenir un point. Aussi l’intensité de l’engagement, se fera au fur et à mesure. Suffisamment pour sentir le filet de soutien, pas trop fort pour que les informations continuent de passer.
La respiration va être notre deuxième soutien subtil. A partir de l’engagement du centre, le corps peut de nouveau se déployer. Et c’est la respiration qui va nous emmener vers des lieux, des espaces du corps que nous n’avions pas conscience. Sentir les couches profondes glisser, un peu ne serait-ce qu’un demi millimètre. Le corps vie, respire, bouge, glisse. Le mouvement si petit soit il est source de vie, de liberté.
Troisième support subtil. L’appendice xyphoïde. On rentre dans la subtilité des mouvements. Ce point n’est pas une contraction, il n’y a pas de muscles. C’est un micro-mouvement, presque une intention. Agir sur l’appendice xyphoïde va agir directement sur son opposé : les vertèbres thoraciques. Ce qui va permettre de retrouver de l’espace. Toujours même démarche, tenir à un endroit pour libérer un autre.


6 Lorsque le travail sur le corps rejoint La philosophie
Vous voyez la profondeur du travail effectué. Nous sommes très loin d’un simple exercice de gymnastique. Mais alors pas du tout. Même si sous le regard extérieur la différence n’est pas perceptible. Elle est pourtant fondamentale. La différence est dans la présence, dans l’énergie qui circule. Elle est dans « je sais, je sens qu’il se passe quelque chose. » Cette Sensation, impression là est palpable par tous lorsqu’on est en présence.
Lorsque que nous ouvrons de cette manière, plus rien d’autre ne compte, surtout pas le résultat. Peu importe au final l’ouverture, c’est le processus qui importe.
Au fur et à mesure, nous entrons dans les couches profondes du corps. Ce n’est pas simplement la chaire. C’est bien plus. Si vous avez compris alors vous savez que nous travaillons sur notre mental, pour accéder à l’ouverture, nous travaillons l’intelligence. C’est le plus évident pour moi. Mais ensuite nous touchons l’énergie du corps qui peut circuler. Et enfin nous pouvons toucher parfois le félicité, le centre de nous même. Cet un état quand tout est réuni, intégré. Vous aurez reconnu les Kośa. Les différentes enveloppes du corps. Il n’y a pas à sous-estimer les postures. Leurs pouvoirs sont grands. A condition d’y mettre les moyens nécessaire. Je suis convaincu, que nous pouvons toucher les mêmes énergies, les mêmes prises de conscience que d’autres supports à la pratique du yoga. C’est une méditation en mouvements, ou encore une spiritualité en mouvements.
