Le choix
Ce qui est valable pour notre stature l’est aussi pour le reste. Si nous reprenons nos postures de yoga, il n’y a pas qu’une façon de faire, il n’y a pas qu’une façon de tenir l’asana. Ce n’est qu’un choix qui va forcément impliquer des conséquences plus ou moins bénéfiques voir traumatisantes pour le corps.
D’où le corps doit toujours être tenu. Si je ne veux pas utiliser certains muscles, je dois forcément en utiliser d’autres. Et tout le jeu va consister à choisir judicieusement. C’est là tout le pouvoir de la pratique. Prendre le contrôle total du corps et pouvoir choisir consciemment quels muscles doivent être utilisés ou pas.
Pourquoi nous faisons les postures et qu’est-ce que je recherche?
Gardons à l’esprit que nous ne voulons pas traumatiser le corps, mais nous voulons le rendre par nos postures plus souple et plus ferme pour augmenter le flux d’énergie. Il est donc nécessaire de ne pas comprimer certaines zones. Rappelez vous les lignes, la compression est synonyme de couper l’information et de blessures à terme.
Ensuite que cherchons nous à faire par telle ou telle action. Il faut créer les moyens de nos explorations. Si je veux soutenir telle partie du corps je vais procéder d’une manière, si au contraire je veux allonger telle autre, je vais agir différemment. D’où l’importance de se poser tout un tas de questions qui va nous permettre ensuite d’appliquer tels muscles, avec telle intensité, avec telle intention.
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Et Maintenant
Et bien replaçons l’intelligence au centre de notre exploration.
Petit mot sur l’intelligence. C’est pour moi un processus d’exploration et d’écoute dans lequel l’égo n’a pas sa place. Il faut taire le mental.
Dissuader une envie d’y aller absolument et en même temps ne pas se laisser gagner par la peur, essayer. Il faut avoir un désir profond d’exploration sans pour autant s’obstiner absolument à y arriver.
Mais il y a plus que cela. Il y a l’intelligence du corps.
sApprendre à écouter tout ce qu’il a à nous dire. Le corps sait. C’est à l’intelligence de la tête de savoir écouter et libérer ces espaces. Donc il faut allier toutes les formes d’intelligence qui associent l’écoute et la confiance pour explorer de nouveaux territoires. C’est par là que nous obtiendrons la connaissance. Ce processus crée des instants de grâce. Des moments où tout vient se mettre à sa place, une sensation de liberté dans l’action.
Etape 1 : Mettre sous tension les lignes du corps. C’est à dire allumer, ressentir les lignes. Ce sont les 2 derniers articles sur le sujet.
Etape 2 : Entrer dans la subtilité. Le corps sait il nous dit comment y aller. A nous de trouver les chemins. C’est là que nous revenons à notre sujet du jour à savoir que le corps doit être toujours tenu. A ce niveau, il va falloir trouver des ancrages subtiles pour libérer des zones plus précises. Prenons un exemple pour que cela soit plus parlant.
L’ouverture de la cage thoracique dans une posture comme le pigeon royale (eka Pada Raja kapotasan, photo ci dessus). Si pour certains ce genre de posture ne pose pas de problèmes particuliers, en revanche pour d’autres cela relève d’une mission presque impossible. Je fais partie de cette catégorie là. Dix ans que j’y travaille 😂.
Alors comment faire pour ouvrir ce coeur et cette cage thoracique quand tout est bloqué?
– Il faut pouvoir sentir qu’au niveau du sternum « ça » glisse, même un petit peu. Et pour ça il faut libérer toute cette zone. Il faut donc tenir ailleurs. Et ici je me concentre sur la pointe du sternum et sur la respiration. La pointe est l’ancrage, la respiration le mouvement.
– Il y a les lignes des bras à travailler. Le placement des épaules est fondamentale. C’est une articulation fascinante. Il faut pouvoir descendre la scapula en bas et en dehors pour tourner autour de la clavicule. Et cela se fait grâce au petit doigt. Il pilote le mouvement général du bras. Comme un sabre qui vient s’armer au centre de la tête, le petit doigt fait de même. Et ceci dans chaque bras. Le petit doigt devient un ancrage. Libérer l’épaule.
-La colonne n’est pas en reste. L’allonger toujours pour garantir le mouvement, ici l’ouverture, cela se fait avec la tête et le sommet du crâne. Il pousse vers le haut et l’arrière.
-Et rien ne serait possible sans une action franche des jambes et des pieds qui agissent profondément dans le sol. Cet ancrage permet l’élévation.
-Maintenant tenir le périnée et le centre pour dégager l’espace arrière de la colonne et permettre l’allongement du ventre.
Il en résulte qu’au bout d’un moment les couches glissent. Relâcher tout le reste, savourer ce qui bouge, dans l’instant.
Vous voyez le niveau de concentration qu’il faut pour obtenir tout ça !
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