Si nous prenions le temps d’observer, de regarder pour de vrai. Ne pas interpréter les événements avec nos yeux, notre histoire mais avec un regard neuf, comme si c’était la première fois que vous ouvriez le yeux.
Si chacun pouvais regarder avec autre chose qu’une attente, entrer en relation sans autre chose que le moment présent qui est en train de se passer. Vivre l’instant sans rien chercher, sans porter un jugement.
l’ingrédient secret?
L’observation changerait l’ensemble de nos communications. La compréhension du message serait la base de l’échange. C’est tout simplement notre relation au monde qui évoluerait. Je fais le pari que l’observation désintéressée, sans l’intervention de son histoire changerait nos vies.
Mais que d’efforts à fournir pour faire taire ses constructions mentales, que de travail pour développer cette capacité d’écoute sans interprétation catégorisante, en cherchant la simplification des choses.
Pourquoi l’individu cherche toujours à mettre les choses, les gens, les réactions dans des cases? Chercher la simplification ne rend pas les événements plus simples. Cela limite simplement le champ des possibles et l’explication véritable, si il y en a bien une. Catégoriser, c’est se simplifier la vie, se rassurer, s’imaginer mais en aucun cas c’est comprendre. Car la vie en générale est multiple, en constant mouvement ce qui est l’inverse de la catégorie qui est figée. Enfin la catégorie nous donne des airs de savoirs. Accepter que tout change, c’est embrasser l’incertitude et reconnaître de ne pas savoir, peut – être.
Au final la catégorie pour simplifier, complique notre rapport aux autres, au monde car elle oublie volontairement, implique une forme de jugement, d’ordre établi.
Vous me direz il est facile de s’abandonner au rythme de la vie en vacances. Surtout avec un rythme extrêmement dynamique du genre :
Commence le matin doucement pour ralentir progressivement au cours de l‘après-midi.
Si ce genre de lâcher prise est tout à fait ressourçant, il est loin de définir complètement ce qu’est le lâcher prise.
comment le définir
S’abandonner aux mouvements de la vie.
C’est pour moi la meilleure description de ce qu’est le lâcher prise.
Dans cette notion d’abandon lié aux mouvements de la vie il y’a :
L’acceptation
Le référentiel
Les peurs
L’action
La connaissance
Le présent – Le temps
L’observation
La peur comme évidence
Si une chose est sûre c’est que la vie n’est que mouvement. Tout n’est qu’incertitude. Même si vous considérez que certaines choses sont stables, établies, ce n’est que pour un certain temps. Rien n’est jamais immuable.
Cet état changeant crée de la peur. Certains d’entres nous font leur maximum pour prévoir, anticiper. Ces habitudes et tous les conditionnements qui en résultent, nous donne l’illusion que rien ne change. Se projeter, avoir des objectifs devient réconfortant. Nous savons dans quelle direction aller.
Ce que je veux dire c’est que nous faisons tout pour contrôler les mouvements de la vie. Tout en sachant au fond de nous que tout cela est vain. Nous développons tout un jeu de besoins, d’envies, de désirs pour nous aider à combler l’incertitude.
L’acception
Mais il suffit d’un événement, pour que tout s’effondre. Peu importe ce que c’est, chacun le sien. Mais réaliser cette précarité, cette incertitude de la vie nous rend fragile. La peur de vivre arrive.
Nous n’avons pas le choix. Il nous faut accepter l’incertitude permanente, accepter de vivre avec la peur, prendre cette prise de risque, cette inconnue. Il faut s’abandonner aux mouvements de la vie.
comment faire ?
Les référentiels
Nous ne pouvons pas influencer sur les conditions extérieures, c’est à dire tout ce qui est en dehors de nous, même si certains événements pourrait laisser croire que nous avons un certain pouvoir sur les choses, ce n’est qu’une question de degré, il y en aura toujours qui s’imposeront à nous. Nous ne pouvons que nous adapter. Prendre conscience de cela est la première étape.
La seule chose qui est en notre pouvoir c’est nous mêmes. Même si cela est loin d’être évident, demande une énergie conséquente, nous pouvons évoluer, changer, progresser.
Le temps – Le présent
On voit bien que le paramètre qui va influencer notre réponse c’est le temps. Que tout contre argumentation ne résiste pas à l’épreuve du temps. On en revient au départ : tout n’est que mouvement.
Et chercher à rendre stable, inerte, immuable une chose, un fait, un événement est vain.
Donc concentrons nous sur nous mêmes. Pour changer, influencer, modifier, se transformer, prendre conscience, il faut apprendre à se connaître. Et il faut aller le plus loin possible de la façon la plus fine possible.
Quels sont mes schémas de fonctionnement ? Quels sont mes conditionnements? Quelles capacités, intérêts, etc.
Apprendre à se connaître est le seul moyen possible pour être capable de supporter l’incertitude.
La connaissance de soi doit être tournée de plus en plus vers l’instant. Comme tout est mouvement, regarder ce qui était hier ou essayer de prévoir demain ne sert à rien. Nous retombons dans les projections, l’imagination. Une connaissance profonde et sincère ne peut être tournée que dans l’instant, le présent. Reprenez votre corps. Certains jours il est comme ça et d’autres il est autrement. Même si vous avez une discipline extrême, vous ne pourrez pas éviter de micro changements. Se connaître parfaitement ne peut être que dans le présent.
L’observation
Et pour développer cette connaissance de nous même dans l’instant, il faut développer un sens profond de l’observation. Mais une observation sans jugements, sans conditionnements. C’est à dire essayer de regarder sans le filtre de nos expériences passées, sans nos influences et nos croyances. Juste regarder profondément. C’est quand le mental s’éteint. Comme devant un paysage magnifique et que le silence s’impose et qu’il n’y a que de la contemplation.
Alors quand est il
Pour conclure, je vous dirai qu’il y a toujours plusieurs niveaux de lecture de chaque principe. Le lâcher prise n’est pas une simple idée de ressourcement, pour recharger des batteries. Ce n’est pas non plus une certaine idée de s’engager avec l’incertitude qui en découle, sans savoir précisément ce que demain sera fait. Cela va plus loin. Beaucoup plus loin. C’est une véritable quête vers une libération de nos peurs, de nos conditionnements. C’est arpenter le chemin de la connaissance de Soi de manière profonde, fine et intense.
C’est à cette condition que l’abandon aux mouvements de la vie, que le lâcher prise se fera sans conséquences, sans drame. Tout est bien. Et ce n’est pas une passivité totale. Nous pouvons agir! Bien sûr. Mais nos actions ne seront pas soumises à aucune sorte d’influence. Nous pourrons nous engager totalement dans l’action sans chercher un but, un résultat. Sinon cela reviendrait à retomber dans nos conditionnements.
C’est abstrait, déconnecté du quotidien, ce que je raconte ? Et pourtant il n’y a rien de plus réel que ça, de plus concret. Interrogez vous, questionnez vous. Les grands textes et penseurs ne disent pas autre chose. Cela nécessite un engagement total de notre part. Mais on est pas obligé de se prendre trop au sérieux pour cela, on peut le faire avec joie et humour.
Je suis actuellement en vacances ! Je profite très bien de cette période 😉. nous avons choisi un lieu très différent de nos montagnes chamoniardes. Je dirai même que c’est l’exact opposé. Nous sommes à la mer.
Ce qui m’intéresse ici c’est les effets que ce changement de géographie produit sur le corps et sur notre esprit.
Les caractéristiques géographiques
Il y’a tout un tas de caractéristiques différentes entre les montagnes et le bord de mer. Essayons de les passer en revue :
L’altitude
L’humidité
La luminosité
La température et l’amplitude thermique
J’en ai certainement oublié et je compte sur vous pour compléter cette liste😉. En tout cas j’ai essayé de trouver les facteurs déterminants entraînant une réaction sur notre être.
Il me sera impossible ici d’étudier les conséquences de chaque élément séparément les uns par rapport aux autres. Il faudrait trouver des lieux où simplement un des facteurs varie. Et ensuite avoir une sensibilité suffisante pour ressentir ces variations. Ici nous changeons tout. C’est beaucoup plus facile à percevoir les changements.
Les adaptations en questions
Les différences
D’abord le premier élément qui nous saute aux yeux c’est la chaleur. Celle ci est constante. Et cela nous change beaucoup d’amplitude thermique importante de plus de 20 degrés parfois. Un autre élément qui va avec cette chaleur car elle lui donne une particularité c’est l’humidité. Grâce à la mer, la chaleur est constante et humide.
Globalement ce qui est frappant ici c’est la constance de l’environnement. Il y fait chaud, humide, très lumineux, avec un légère bise qui est salvatrice. Dans les montagnes c’est l’exact opposé. Variations des températures, changement permanent des vents, de la luminosité. La seule constante est l’atmosphère sec chez nous.
Que se passe t’il au niveau du corps ?
Et bien c’est une transformation en profondeur qui dure sur plusieurs jours. Aujourd’hui c’est le deuxième et cela continue.
D’abord la transpiration est abondante, elle a tendance à se réguler au fur et à mesure des jours. La circulation sanguine est très périphérique. J’ai la sensation que le corps chauffe de l’intérieur et qu’il envoie tous les fluides près de la peau pour essayer de les rafraîchir. Ce qui produit des sensations de gonflements. Pour le moment toutes mes amplitudes de mouvements sont pour ainsi dire limitées, comme coincées par le gonflement.
Et la faim. Une envie de manger plus grande que d’habitude. Boire devient une obsession. Je crois qu’il nous faut beaucoup d’énergie pour nous adapter à ce nouvel environnement. On se sent comme les chiens qui mangent et vont faire une sieste à l’ombre en se laissant écrouler par terre dans un soupir bruyant signalant à tous qu’ils ont tout donné. Et sieste à gogos.
Forcément on se sent comme au ralenti. D’un dynamisme relatif dans ces conditions. Notre esprit est plutôt anesthésié. On commence doucement le matin pour ralentir l’après midi. Du coup, l’importance de chaque événement s’atténue. Mais on s’exprime avec force. Cela évite d’agir !
Après quelques jours
Et bien tout se met en place! L’énergie remonte et la faim se régule. La transpiration devient moins importante. La soif diminue. En gros nous avons moins chaud 🥵 malgré des températures similaires. Le corps c’est adapté à son environnement ! Je suis toujours fasciné par nos capacités d’adaptation. Quelque soit le milieu, il y’a toujours des êtres humains. Dans le règne animal, chaque espèce a une particularité physiologique qui lui garantit une place dans son écosystème. Ainsi le félin a des griffes, des crocs et il est très véloce. Il est construit pour son rôle de prédateur. Et la notre, ne serait ce pas cette faculté à nous adapter quelque soit notre milieu de vie ? Notre gros cerveau 🧠 nous servirait pas plutôt à cela ? Nous adapter !
Il y a quand même une particularité qui demeure après quelques jours, qui s’est installée. J’ai gonflé ! Plaisanterie à part, mon corps a pris plus de place. Toute ma circulation passe dans la périphérie, au plus près de la peau pour se rafraîchir. Je dirais même que les réseaux de circulation ont augmenté pour accroître le temps de rafraîchissement. Si mes articulations ont retrouvé voir augmenté leur mobilité et amplitude, le fait de passer à une circulation plus périphérique donne une plus grande lubrification du corps et une plus grande souplesse. À vérifier sur ☝️ un plus long terme.
Et pour finir
Cette adaptation à la géographie est fascinante. Même si tout cela est de l’ordre de la sensation, il n’empêche qu’une connaissance de plus en plus fine du corps permet d’approcher toutes ces adaptations. Et ce qui me plaît encore plus, c’est l’idée que le milieu façonne les gens. Ainsi une personne qui habite dans le sud au bord de l’eau n’est pas la même physiologiquement qu’une autre habitant dans l’Est, etc…. Ces différences subtiles nous permettent d’être le plus efficace possible dans notre milieu. C’est toujours nous qui nous adaptons au milieu et jamais l’inverse. Sans s’en rendre compte, nous sommes naturellement en harmonie avec la nature, enfin notre corps. Faut-il rajouter la tête.
Je ne tiens pas à donner une définition académique. Ce qui m’intéresse est de savoir comment je perçois les choses et le lien avec le yoga. Je m’appliquerai à observer les implications sur notre champ d’étude : le corps et notre psyché au travers du yoga.
Comment pourrions nous définir la norme ?
La norme est ce que la majorité du groupe sociale admet comme comportements reconnus et valorisés. C’est ce que je suis censé faire. Ces comportements vont justifier d’une place dans la société.
2. Les caractéristiques de la norme
– La norme n’est pas forcément meilleure pour notre bien être.
Entendons nous bien, la norme n’a pas forcément de crédits scientifiques, basée sur notre santé ou le mieux-être. Pas du tout, c’est simplement ce que le plus grand nombre valorise.
– La norme n’est pas figée.
Elle évolue au cours du temps. Ainsi un comportement valorisé il y a 50 ans ne l’est pas forcément aujourd’hui. C’est peut-être même l’inverse.
– La norme est influencée par notre appartenance à un groupe social et à différents niveaux.
Mes choix de vie sont généralement influencés par le milieu auquel j’appartiens. Mes choix, mes comportements sont le résultats des groupes sociaux dans lesquels j’évolue. Et il n’y en a pas qu’un. Ils sont multiples.
Nous avons un besoin d’appartenir à tel ou tel groupe, d’adopter tel comportement.
Ces groupes sont de plus en plus étroits, c’est à dire définis (leurs règles, leurs caractéristiques). Dans le même temps, nous pouvons appartenir à plusieurs d’entre eux.
Les appartenances bougent, évoluent, se modifient au cours du temps, parfois rapidement.
– La norme n’est pas uniquement d’ordre comportemental mais aussi physique.Nos habitudes de vie influencent forcément la façon de nous tenir, de marcher, de nous comporter. Et donc notre corps. Notre façon de vivre n’est jamais neutre. Le lieu où j’habite, les coutumes de mes groupes sociaux façonnent notre corps.
Un exemple que je vous répète sans cesse: Porter des chaussures avec des semelles très épaisses et molles aura des conséquences sur votre façon de marcher, sur votre façon de vous tenir debout, et donc sur l’ensemble de votre musculature.
C’est bien l’usage de la chaussure, sa construction qui modifie un comportement physique.
Aujourd’hui les habitudes en terme de chaussures, la norme admise, sont diverses. On peut chercher à s’isoler du sol, à rebondir, à trouver les meilleurs amortis possible. Ou bien travailler sur des rigidités de la chaussure pour maintenir le couple pieds, cheville. Ou encore mettre des talons très haut pour s’élever du sol pour changer son apparence pour des questions esthétiques. Ou l’activité façonne la chaussure.
Mais est-ce mieux pour notre santé, notre mieux être? La norme fait que c’est admis par tous, sans savoir si ces façons sont les plus judicieuses pour le corps. Personnellement je n’en suis pas sûr du tout et j’aurais même un avis opposé.
3. Et donc…
Trés bien et on fait quoi avec tout ça. Quel est le lien avec le yoga? Et surtout qu’est ce que cela peut faire?
Encore une fois c’est la conscience. Etre conscient de. Cela ne veut pas dire qu’il faut tout rejeter, non Mais simplement se poser la question est-ce bon pour moi?
Revenons sur le yoga et l’asana, la posture de yoga. La norme en la matière nous dit qu’une posture doit être faite d’une certaine manière, avec tel placement, telle intensité. Évidement suivant l’école, le style de yoga que vous pratiquez, et bien les consignes peuvent être très différentes voir opposées ! Alors?
Posez-vous la question : est-ce que cette façon de faire me correspond ? Dois-je absolument poser ma main là ou mon pied?
Nous avons tous des apriori guidé par la norme de ce qui devrait être fait. Parce que c’est la tradition, parce que j’ai appris comme ça, etc… Mais la vraie question est : Moi qu’est ce que j’en pense?
Ce Moi est essentiel. Il comprend un regard objectif qui se détache de tout. Qu’elles sont mes sensations, mes actions, mes ressentis, mes caractéristiques.Tout est une question d’expérimentation, d’écoute sincère et d’adaptation. Et en aucune façon de ce qui devrait être fait. Au final ce n’est jamais une question de but, de performance, mais de cheminement.
Dit autrement, nous pourrions avoir un comportement vu de l’extérieur qui ressemble à ce que la norme nous dicte, mais si le cheminement pour y arriver a été basé sur LE MOI en tant que choix pertinent, détaché le plus possible de la norme alors c’est parfait. D’où toujours agir en conscience.
4. Vers une philosophie de vie
Il faut simplement être conscient du poids de la norme dans nos vies. Se poser la question du choix. Évidemment que les choix seront influencés par la norme. Mais je voudrai vous pointer du doigts autre chose. C’est l’aspiration intérieure, le désir profond. Rien de matériel là dedans. C’est intérieur, uniquement.
Quel est mon aspiration? Quel est ce désir qui me porte? Quelle est ma motivation? Mon épanouissement? Personne d’autres que vous même peut répondre.
La norme parasite cette vision, elle vient la dissimuler.
Il faut du temps, apprendre à se connaître profondément pour répondre et cerner ces questions. Découvrir le SOI, dirait les yogi. On peut tout à fait arrêter de se poser ce genre de questions et vivre tout à fait bien. J’ai rien contre mais cette façon de vivre ne m’intéresse pas. Rechercher à vivre pleinement, en conscience, entièrement, avec le moins d’influences possible, en écoutant mes aspirations profondes, que je ne connais pas forcément complètement, voilà une aventure passionnante.
Et en Même temps :
Parfois J’en arrive à me poser la question faut-il avoir une place? Un rôle à jouer, une utilité? La norme veut que chacun est sa place pour contribuer au fonctionnement de la société. Certaines places étant beaucoup plus valorisée que d’autres. En ce moment nous sommes dans un monde basé sur la performance et le visuel, et ce sur tous les plans: professionnel, loisirs, familial, amoureux, etc… Et si nous revendiquions le droit à l’échec ! le droit à la paresse, au rien faire d’utile, à l’ennui, à juste être sans chercher de résultat.
Peut être qu’il n’y a aucune raison à vivre. C’est à dire qu’il n’y a peut être aucun but dans la vie que la vie elle même. C’est à dire encore que nous sommes sur cette terre juste pour vivre, sans accomplissement aucun. Juste vivre, quelque soit cette vie. Pas de grands dessins, juste la vie.
Alors retour à quoi faire??
Ce qui nous met face à une grande responsabilité. Le choix.
Le choix d’essayer de suivre ses aspirations les plus profondes, La quête du bonheur, le choix d’essayer de ne pas être sous influences de la norme, le choix de choisir en conscience, le choix du choix. Ce qui peut être le choix du rien.
Bien sûr, nous n’avons pas tous les mêmes conditions de vie, les mêmes facilités, les mêmes opportunités, les mêmes histoires, les mêmes chances. Mais nous avons tous la capacité de choisir. Parfois les conséquences sont heureuses, parfois les conséquences sont malheureuses. Mais au final c’est toujours les choix fait en conscience avec tout ce que cela implique, ce que j’ai essayé de dégrossir dans cet article, qui feront la différence. Que nous répondions à une aspiration ou non. Car à ce moment là vous aurez fait des choix en étant libre.
Pour conclure le choix conscient est un choix libre de tout entrave, ici la norme. Le choix conscient est une quête vers la liberté, qui n’est rien d’autre qu’une quête vers la Vérité. Pour le yogi, tout son travail n’est autre que cette quête de Vérité Absolue.
Disons le tout de suite, il ne s’agit pas de faire pour faire. Il n’y a aucun intérêt. Il faut pratiquer avec intelligence. C’est à dire réfléchir au comment je fais les choses et quelles actions j’entreprends pour réaliser une posture.
Développer l’intelligence du corps.
Ceux qui me connaissent, savent à quel point j’affectionne ces principes et à quel point ils peuvent tout changer. Nous pouvons passer d’une pratique très extérieure (l’apparence de la posture) à quelque chose de beaucoup plus sensorielle, plus intérieure, favorisant le comment plutôt que le résultat.
L’attitude juste va consister à se mettre dans un état qui va nous permettre de pratiquer en conscience. Le mot « juste » est essentiel. Il représente le bon dosage. Le ni trop peu et le ne ni trop fort.
L’attitude juste est aussi un état. C’est à dire se mettre en condition. Mettre en place toute une série de concentrations, d’actions, de focalisations pour obtenir l’état de l’attitude juste.
Je vous invite à relire l’article sur la justesse pour bien comprendre le cadre de cette histoire.
Voici quelques éléments de réflexion qui vont permettre cet état juste.
1° Le mouvement ne va pas de soi. C’est toujours un Choix
Nous n’y pensons jamais tellement cela va de soi. Bouger, se déplacer, se mouvoir, fait partie de notre nature. Le mouvement et plus exactement la façon dont nous bougeons est le reflet de notre histoire. Ce que je veux dire exactement c’est qu’il n’y a pas une façon de bouger, il y a une multitude de façons. Et toutes n’ont pas le même impact sur le corps. Allons plus loin et disons que chaque organisation pour bouger aura un impact différent sur chaque corps. Ainsi même si des tendances se dégagent sur le meilleur moyen d’organiser un mouvement, il faut avant tout trouver la façon qui nous convienne.
Développer son intelligence du corps. Etre capable de trouver sa façon de bouger.
Le mouvement quelqu’il soit est d’abord un choix. Lever un bras par exemple. Et bien nous pouvons lever le bras à partir de l’épaule, du coude, du poignet ou bien encore des doigts. Et alors me direz vous? Et bien toute ces façons vont mobiliser les muscles de différentes façons, de différentes intensités. Ce qui va créer des aisances, des tensions très différentes. Maintenant si vous développez toujours la même façon de lever le bras pour poursuivre l’exemple, vous allez développer sur le long terme des tensions et des résistances qui vous limiteront.
2° etre grand s’expenser
L’attitude juste c’est aussi une tenue. Comment je me tiens debout et comment je me porte. Pour être à même de ressentir toutes les infos que le corps peut transmettre, il faut se mettre en connexion. Être grand toujours, en expansion permanente. Dans l’idée j’occupe toute la place que je peux avec mon corps, j’essaie d’aller dans les moindres recoins disponibles et je prends la place. Cette attitude permet la communication, la légèreté. Cette attitude sans tension (musculaires ou physique) mais mis sous tension (disponible, alerte ) nous rend à l’écoute de nos ressentis et de nos sensations.
3° Le discernement
Apprendre à dialoguer avec la douleur. La douleur n’est pas forcément mauvaise et à éviter à tout pris. Il y a la bonne et la mauvaise douleur. Etirer un muscle peut être douloureux, mais c’est pour le mieux. Encore faut-il ne pas contracter en même temps un muscle qu’on étire, car la douleur est plus forte et le résultat moins efficace. Et puis il y a la douleur au niveau articulaire, et puis différentes sensations allant du point que l’on peut ressentir à une aiguille que l’on enfonce. Tout ceci est à prendre avec vigilance et ce n’est clairement pas une bonne douleur. Il faut donc agir pour modifier, voir changer de méthode.
4°dosage
Le discernement va avec le dosage. En effet on veut toujours plus. Toujours aller plus loin. Aller au maximum. Toucher ses orteils avec les mains et tirer, il le faut.
Et bien non pas du tout.
Pas besoin d’aller loin, d’aller à ce maximum pour ressentir un étirement efficace. Un bon dosage est le juste ce qu’il faut pour que le corps tout en restant dans la détente s’ouvre, s’allonge.
Il y a aussi une notion de dosage dans l’intensité. Nous connaissons le max d’intensité, parfois le rien du tout (certains ne la connaissent même pas. Cela veut dire qu’il y a une tension permanente ). Mais entre les deux rien.
Il y a tellement de choix possibles entre ces deux extrêmes. Alors apprenons à doser.
5° respirer
La respiration sera toujours notre meilleure guide. Elle permet de contrôler l’état général du corps. C’est notre système de surveillance. Celui qui vérifie si nous sommes dans la bonne attitude. Sinon la respiration sera bloquée. Là où il y a tension, la respiration ne passe pas.
Elle permet aussi d’aller au bout, d’ouvrir de nouvelles ouvertures, directions, disponibilités. Ainsi lorsque vous êtes au maximum de vos possibilités la respiration, en la dirigeant dans la bonne direction, vous permet de trouver progressivement un chemin vers plus d’ouverture, vers de micro mouvements, vers plus de détente.
6° développer ses sensations: La présence
Enfin L’attitude juste se matérialise par la présence. Lorsque tous ses éléments sont réunis, que tout vient s’imbriquer parfaitement, naturellement. Alors les sensations s’affinent, tout devient juste, tout est là. Il n’y a plus qu’à respirer, on ne ressent rien de Particulier, nous sommes bien. L’attitude juste. Nous incarnons la posture. Nous sommes extrêmement présent: la présence.
Qu’entendons nous pour intuition ? On peut la définir de plusieurs manières différentes, mais la définition qui m’intéresse aujourd’hui est :
L’intuition c’est sentir, ressentir des directions, des orientations de vie qui ne correspondent pas à des choix raisonnables. C’est à dire lié à la raison, à la tête. Dit autrement qui viennent des tripes, du corps, du coeur.
Tout est énergie, tout n’est que mouvement. Ce mouvement crée de la manifestation, des événements qui se réalisent. Cela peut paraître abstrait mais pas du tout. Simplement pour qu’un événement se manifeste disons qu’il faut qu’une quantité d’informations (les causes) soit suffisante.
Cela pourrait aboutir à une vision très déterministe des événements et de la vie en générale. Pas tout à fait. Ces informations sont en état de potentialité et ce sont les choix, réactions, attitudes, les désirs de chacun qui vont aboutir à une combinaison d’informations particulière.
La question qui vient : L’intuition c’est quoi son rôle la dedans?
L’intuition serait perçue comme des indices, des informations captées en plein vol. Cela serait le meilleur choix possible pour nous. Y aurait-il un plan? Une direction pour chacun? Peut être.
Ou nous pourrions voir cela comme le choix et le désir du Soi. Ce qui se loge au plus profond de nous qu’il nous faut révéler, trouver, prendre conscience. Alors l’intuition serait des expressions du Soi qui se révèle, qui sait. Il nous est voilé, l’intuition pourrait être une ouverture par lequel le Soi nous parle.
Je consacrerai un article sur le Soi prochainement. En attendant relisez les articles sur la peur et la justesse. Ils viendront compléter à merveille celui-ci.
L’idée générale va être de développer notre capacité à saisir ces informations.
Il va falloir ce rendre disponible pour s’ouvrir à l’intuition. Il faut passer par le corps. Etre à l’écoute.
Les sens : les 5 sens + la proprioception
C’est d’abord se rendre compte que nous avons tous tendance à valoriser un sens plus que les autres. Dans notre société actuelle c’est la vue qui est mise sur un piédestal.
Le touché est mon préféré. Sa sensibilité est comme des yeux, mais aussi notre meilleur moyen de communiquer, créer des liens, transmettre des émotions, des sentiments.
Plus globalement il nous faut entretenir et développer notre sphère sensorielle. Comment faisons nous cela? Par l’attention, la concentration sur chacun d’eux lorsqu’ils fonctionnent.
La sensibilité
Ensuite augmenter notre sensibilité, c’est à dire devenir plus sensible à ce qui se passe en nous et en dehors de nous. Pour cela le yoga est l’outil de prédilection. Ne pas se verrouiller, mais se connecter. rester léger.
la compassion
Cette capacité à se mettre à la place de l’autre. A écouter avec attention, à essayer de comprendre la position de l’autre. Etre attentif à l’autre à la situation et à soi-même. Cette attention doit se faire sans le filtre de nos conditionnements, expériences, connaissances qui chercheraient à interpréter, juger, porter un avis.
La tête-Agir
Ainsi les sens sont les capteurs, la sensibilité nous permet de rendre les capteurs plus sensibles , la compassion c’est la sensibilité elle même. Mais tout cela restera vain si il n’y a pas d’action derrière, si cette sensation, ce murmure qui est là au fond de nous reste là. C’est alors un acte manqué. Il faut y aller.
Alors la tête est là un peu pour saborder cette entreprise. La peur, la raison, le qu’en dira t’on, le manque de temps et tout un tas d’excuses sont là pour nous empêcher de prendre ce murmure. Mais il faut oser écouter cette intuition.
De plus il faut apprendre à reconnaître les signes. C’est un apprentissage.
Pour finir
Qui dit apprentissage, dit erreur, échec, recommencer, persévérer. C’est au fur et à mesure que le tout se peaufine, devient plus efficace. De mon côté je dois vraiment améliorer la tête et l’agir. Il y a toujours à progresser.
Pourquoi au final? Pour que la vie devienne de plus en plus inattendue, riche, épanouissante. Pour aller vers la complétude, le bonheur. Ne pas se laisser envahir par de mauvaises habitudes. Pour continuer à apprendre, à avancer, à découvrir le qui je suis.