Je suis actuellement en vacances ! Je profite très bien de cette période 😉. nous avons choisi un lieu très différent de nos montagnes chamoniardes. Je dirai même que c’est l’exact opposé. Nous sommes à la mer.
Ce qui m’intéresse ici c’est les effets que ce changement de géographie produit sur le corps et sur notre esprit.
Les caractéristiques géographiques
Il y’a tout un tas de caractéristiques différentes entre les montagnes et le bord de mer. Essayons de les passer en revue :
L’altitude
L’humidité
La luminosité
La température et l’amplitude thermique
J’en ai certainement oublié et je compte sur vous pour compléter cette liste😉. En tout cas j’ai essayé de trouver les facteurs déterminants entraînant une réaction sur notre être.
Il me sera impossible ici d’étudier les conséquences de chaque élément séparément les uns par rapport aux autres. Il faudrait trouver des lieux où simplement un des facteurs varie. Et ensuite avoir une sensibilité suffisante pour ressentir ces variations. Ici nous changeons tout. C’est beaucoup plus facile à percevoir les changements.
Les adaptations en questions
Les différences
D’abord le premier élément qui nous saute aux yeux c’est la chaleur. Celle ci est constante. Et cela nous change beaucoup d’amplitude thermique importante de plus de 20 degrés parfois. Un autre élément qui va avec cette chaleur car elle lui donne une particularité c’est l’humidité. Grâce à la mer, la chaleur est constante et humide.
Globalement ce qui est frappant ici c’est la constance de l’environnement. Il y fait chaud, humide, très lumineux, avec un légère bise qui est salvatrice. Dans les montagnes c’est l’exact opposé. Variations des températures, changement permanent des vents, de la luminosité. La seule constante est l’atmosphère sec chez nous.
Que se passe t’il au niveau du corps ?
Et bien c’est une transformation en profondeur qui dure sur plusieurs jours. Aujourd’hui c’est le deuxième et cela continue.
D’abord la transpiration est abondante, elle a tendance à se réguler au fur et à mesure des jours. La circulation sanguine est très périphérique. J’ai la sensation que le corps chauffe de l’intérieur et qu’il envoie tous les fluides près de la peau pour essayer de les rafraîchir. Ce qui produit des sensations de gonflements. Pour le moment toutes mes amplitudes de mouvements sont pour ainsi dire limitées, comme coincées par le gonflement.
Et la faim. Une envie de manger plus grande que d’habitude. Boire devient une obsession. Je crois qu’il nous faut beaucoup d’énergie pour nous adapter à ce nouvel environnement. On se sent comme les chiens qui mangent et vont faire une sieste à l’ombre en se laissant écrouler par terre dans un soupir bruyant signalant à tous qu’ils ont tout donné. Et sieste à gogos.
Forcément on se sent comme au ralenti. D’un dynamisme relatif dans ces conditions. Notre esprit est plutôt anesthésié. On commence doucement le matin pour ralentir l’après midi. Du coup, l’importance de chaque événement s’atténue. Mais on s’exprime avec force. Cela évite d’agir !
Après quelques jours
Et bien tout se met en place! L’énergie remonte et la faim se régule. La transpiration devient moins importante. La soif diminue. En gros nous avons moins chaud 🥵 malgré des températures similaires. Le corps c’est adapté à son environnement ! Je suis toujours fasciné par nos capacités d’adaptation. Quelque soit le milieu, il y’a toujours des êtres humains. Dans le règne animal, chaque espèce a une particularité physiologique qui lui garantit une place dans son écosystème. Ainsi le félin a des griffes, des crocs et il est très véloce. Il est construit pour son rôle de prédateur. Et la notre, ne serait ce pas cette faculté à nous adapter quelque soit notre milieu de vie ? Notre gros cerveau 🧠 nous servirait pas plutôt à cela ? Nous adapter !
Il y a quand même une particularité qui demeure après quelques jours, qui s’est installée. J’ai gonflé ! Plaisanterie à part, mon corps a pris plus de place. Toute ma circulation passe dans la périphérie, au plus près de la peau pour se rafraîchir. Je dirais même que les réseaux de circulation ont augmenté pour accroître le temps de rafraîchissement. Si mes articulations ont retrouvé voir augmenté leur mobilité et amplitude, le fait de passer à une circulation plus périphérique donne une plus grande lubrification du corps et une plus grande souplesse. À vérifier sur ☝️ un plus long terme.
Et pour finir
Cette adaptation à la géographie est fascinante. Même si tout cela est de l’ordre de la sensation, il n’empêche qu’une connaissance de plus en plus fine du corps permet d’approcher toutes ces adaptations. Et ce qui me plaît encore plus, c’est l’idée que le milieu façonne les gens. Ainsi une personne qui habite dans le sud au bord de l’eau n’est pas la même physiologiquement qu’une autre habitant dans l’Est, etc…. Ces différences subtiles nous permettent d’être le plus efficace possible dans notre milieu. C’est toujours nous qui nous adaptons au milieu et jamais l’inverse. Sans s’en rendre compte, nous sommes naturellement en harmonie avec la nature, enfin notre corps. Faut-il rajouter la tête.
Je ne tiens pas à donner une définition académique. Ce qui m’intéresse est de savoir comment je perçois les choses et le lien avec le yoga. Je m’appliquerai à observer les implications sur notre champ d’étude : le corps et notre psyché au travers du yoga.
Comment pourrions nous définir la norme ?
La norme est ce que la majorité du groupe sociale admet comme comportements reconnus et valorisés. C’est ce que je suis censé faire. Ces comportements vont justifier d’une place dans la société.
2. Les caractéristiques de la norme
– La norme n’est pas forcément meilleure pour notre bien être.
Entendons nous bien, la norme n’a pas forcément de crédits scientifiques, basée sur notre santé ou le mieux-être. Pas du tout, c’est simplement ce que le plus grand nombre valorise.
– La norme n’est pas figée.
Elle évolue au cours du temps. Ainsi un comportement valorisé il y a 50 ans ne l’est pas forcément aujourd’hui. C’est peut-être même l’inverse.
– La norme est influencée par notre appartenance à un groupe social et à différents niveaux.
Mes choix de vie sont généralement influencés par le milieu auquel j’appartiens. Mes choix, mes comportements sont le résultats des groupes sociaux dans lesquels j’évolue. Et il n’y en a pas qu’un. Ils sont multiples.
Nous avons un besoin d’appartenir à tel ou tel groupe, d’adopter tel comportement.
Ces groupes sont de plus en plus étroits, c’est à dire définis (leurs règles, leurs caractéristiques). Dans le même temps, nous pouvons appartenir à plusieurs d’entre eux.
Les appartenances bougent, évoluent, se modifient au cours du temps, parfois rapidement.
– La norme n’est pas uniquement d’ordre comportemental mais aussi physique.Nos habitudes de vie influencent forcément la façon de nous tenir, de marcher, de nous comporter. Et donc notre corps. Notre façon de vivre n’est jamais neutre. Le lieu où j’habite, les coutumes de mes groupes sociaux façonnent notre corps.
Un exemple que je vous répète sans cesse: Porter des chaussures avec des semelles très épaisses et molles aura des conséquences sur votre façon de marcher, sur votre façon de vous tenir debout, et donc sur l’ensemble de votre musculature.
C’est bien l’usage de la chaussure, sa construction qui modifie un comportement physique.
Aujourd’hui les habitudes en terme de chaussures, la norme admise, sont diverses. On peut chercher à s’isoler du sol, à rebondir, à trouver les meilleurs amortis possible. Ou bien travailler sur des rigidités de la chaussure pour maintenir le couple pieds, cheville. Ou encore mettre des talons très haut pour s’élever du sol pour changer son apparence pour des questions esthétiques. Ou l’activité façonne la chaussure.
Mais est-ce mieux pour notre santé, notre mieux être? La norme fait que c’est admis par tous, sans savoir si ces façons sont les plus judicieuses pour le corps. Personnellement je n’en suis pas sûr du tout et j’aurais même un avis opposé.
3. Et donc…
Trés bien et on fait quoi avec tout ça. Quel est le lien avec le yoga? Et surtout qu’est ce que cela peut faire?
Encore une fois c’est la conscience. Etre conscient de. Cela ne veut pas dire qu’il faut tout rejeter, non Mais simplement se poser la question est-ce bon pour moi?
Revenons sur le yoga et l’asana, la posture de yoga. La norme en la matière nous dit qu’une posture doit être faite d’une certaine manière, avec tel placement, telle intensité. Évidement suivant l’école, le style de yoga que vous pratiquez, et bien les consignes peuvent être très différentes voir opposées ! Alors?
Posez-vous la question : est-ce que cette façon de faire me correspond ? Dois-je absolument poser ma main là ou mon pied?
Nous avons tous des apriori guidé par la norme de ce qui devrait être fait. Parce que c’est la tradition, parce que j’ai appris comme ça, etc… Mais la vraie question est : Moi qu’est ce que j’en pense?
Ce Moi est essentiel. Il comprend un regard objectif qui se détache de tout. Qu’elles sont mes sensations, mes actions, mes ressentis, mes caractéristiques.Tout est une question d’expérimentation, d’écoute sincère et d’adaptation. Et en aucune façon de ce qui devrait être fait. Au final ce n’est jamais une question de but, de performance, mais de cheminement.
Dit autrement, nous pourrions avoir un comportement vu de l’extérieur qui ressemble à ce que la norme nous dicte, mais si le cheminement pour y arriver a été basé sur LE MOI en tant que choix pertinent, détaché le plus possible de la norme alors c’est parfait. D’où toujours agir en conscience.
4. Vers une philosophie de vie
Il faut simplement être conscient du poids de la norme dans nos vies. Se poser la question du choix. Évidemment que les choix seront influencés par la norme. Mais je voudrai vous pointer du doigts autre chose. C’est l’aspiration intérieure, le désir profond. Rien de matériel là dedans. C’est intérieur, uniquement.
Quel est mon aspiration? Quel est ce désir qui me porte? Quelle est ma motivation? Mon épanouissement? Personne d’autres que vous même peut répondre.
La norme parasite cette vision, elle vient la dissimuler.
Il faut du temps, apprendre à se connaître profondément pour répondre et cerner ces questions. Découvrir le SOI, dirait les yogi. On peut tout à fait arrêter de se poser ce genre de questions et vivre tout à fait bien. J’ai rien contre mais cette façon de vivre ne m’intéresse pas. Rechercher à vivre pleinement, en conscience, entièrement, avec le moins d’influences possible, en écoutant mes aspirations profondes, que je ne connais pas forcément complètement, voilà une aventure passionnante.
Et en Même temps :
Parfois J’en arrive à me poser la question faut-il avoir une place? Un rôle à jouer, une utilité? La norme veut que chacun est sa place pour contribuer au fonctionnement de la société. Certaines places étant beaucoup plus valorisée que d’autres. En ce moment nous sommes dans un monde basé sur la performance et le visuel, et ce sur tous les plans: professionnel, loisirs, familial, amoureux, etc… Et si nous revendiquions le droit à l’échec ! le droit à la paresse, au rien faire d’utile, à l’ennui, à juste être sans chercher de résultat.
Peut être qu’il n’y a aucune raison à vivre. C’est à dire qu’il n’y a peut être aucun but dans la vie que la vie elle même. C’est à dire encore que nous sommes sur cette terre juste pour vivre, sans accomplissement aucun. Juste vivre, quelque soit cette vie. Pas de grands dessins, juste la vie.
Alors retour à quoi faire??
Ce qui nous met face à une grande responsabilité. Le choix.
Le choix d’essayer de suivre ses aspirations les plus profondes, La quête du bonheur, le choix d’essayer de ne pas être sous influences de la norme, le choix de choisir en conscience, le choix du choix. Ce qui peut être le choix du rien.
Bien sûr, nous n’avons pas tous les mêmes conditions de vie, les mêmes facilités, les mêmes opportunités, les mêmes histoires, les mêmes chances. Mais nous avons tous la capacité de choisir. Parfois les conséquences sont heureuses, parfois les conséquences sont malheureuses. Mais au final c’est toujours les choix fait en conscience avec tout ce que cela implique, ce que j’ai essayé de dégrossir dans cet article, qui feront la différence. Que nous répondions à une aspiration ou non. Car à ce moment là vous aurez fait des choix en étant libre.
Pour conclure le choix conscient est un choix libre de tout entrave, ici la norme. Le choix conscient est une quête vers la liberté, qui n’est rien d’autre qu’une quête vers la Vérité. Pour le yogi, tout son travail n’est autre que cette quête de Vérité Absolue.
Disons le tout de suite, il ne s’agit pas de faire pour faire. Il n’y a aucun intérêt. Il faut pratiquer avec intelligence. C’est à dire réfléchir au comment je fais les choses et quelles actions j’entreprends pour réaliser une posture.
Développer l’intelligence du corps.
Ceux qui me connaissent, savent à quel point j’affectionne ces principes et à quel point ils peuvent tout changer. Nous pouvons passer d’une pratique très extérieure (l’apparence de la posture) à quelque chose de beaucoup plus sensorielle, plus intérieure, favorisant le comment plutôt que le résultat.
L’attitude juste va consister à se mettre dans un état qui va nous permettre de pratiquer en conscience. Le mot « juste » est essentiel. Il représente le bon dosage. Le ni trop peu et le ne ni trop fort.
L’attitude juste est aussi un état. C’est à dire se mettre en condition. Mettre en place toute une série de concentrations, d’actions, de focalisations pour obtenir l’état de l’attitude juste.
Je vous invite à relire l’article sur la justesse pour bien comprendre le cadre de cette histoire.
Voici quelques éléments de réflexion qui vont permettre cet état juste.
1° Le mouvement ne va pas de soi. C’est toujours un Choix
Nous n’y pensons jamais tellement cela va de soi. Bouger, se déplacer, se mouvoir, fait partie de notre nature. Le mouvement et plus exactement la façon dont nous bougeons est le reflet de notre histoire. Ce que je veux dire exactement c’est qu’il n’y a pas une façon de bouger, il y a une multitude de façons. Et toutes n’ont pas le même impact sur le corps. Allons plus loin et disons que chaque organisation pour bouger aura un impact différent sur chaque corps. Ainsi même si des tendances se dégagent sur le meilleur moyen d’organiser un mouvement, il faut avant tout trouver la façon qui nous convienne.
Développer son intelligence du corps. Etre capable de trouver sa façon de bouger.
Le mouvement quelqu’il soit est d’abord un choix. Lever un bras par exemple. Et bien nous pouvons lever le bras à partir de l’épaule, du coude, du poignet ou bien encore des doigts. Et alors me direz vous? Et bien toute ces façons vont mobiliser les muscles de différentes façons, de différentes intensités. Ce qui va créer des aisances, des tensions très différentes. Maintenant si vous développez toujours la même façon de lever le bras pour poursuivre l’exemple, vous allez développer sur le long terme des tensions et des résistances qui vous limiteront.
2° etre grand s’expenser
L’attitude juste c’est aussi une tenue. Comment je me tiens debout et comment je me porte. Pour être à même de ressentir toutes les infos que le corps peut transmettre, il faut se mettre en connexion. Être grand toujours, en expansion permanente. Dans l’idée j’occupe toute la place que je peux avec mon corps, j’essaie d’aller dans les moindres recoins disponibles et je prends la place. Cette attitude permet la communication, la légèreté. Cette attitude sans tension (musculaires ou physique) mais mis sous tension (disponible, alerte ) nous rend à l’écoute de nos ressentis et de nos sensations.
3° Le discernement
Apprendre à dialoguer avec la douleur. La douleur n’est pas forcément mauvaise et à éviter à tout pris. Il y a la bonne et la mauvaise douleur. Etirer un muscle peut être douloureux, mais c’est pour le mieux. Encore faut-il ne pas contracter en même temps un muscle qu’on étire, car la douleur est plus forte et le résultat moins efficace. Et puis il y a la douleur au niveau articulaire, et puis différentes sensations allant du point que l’on peut ressentir à une aiguille que l’on enfonce. Tout ceci est à prendre avec vigilance et ce n’est clairement pas une bonne douleur. Il faut donc agir pour modifier, voir changer de méthode.
4°dosage
Le discernement va avec le dosage. En effet on veut toujours plus. Toujours aller plus loin. Aller au maximum. Toucher ses orteils avec les mains et tirer, il le faut.
Et bien non pas du tout.
Pas besoin d’aller loin, d’aller à ce maximum pour ressentir un étirement efficace. Un bon dosage est le juste ce qu’il faut pour que le corps tout en restant dans la détente s’ouvre, s’allonge.
Il y a aussi une notion de dosage dans l’intensité. Nous connaissons le max d’intensité, parfois le rien du tout (certains ne la connaissent même pas. Cela veut dire qu’il y a une tension permanente ). Mais entre les deux rien.
Il y a tellement de choix possibles entre ces deux extrêmes. Alors apprenons à doser.
5° respirer
La respiration sera toujours notre meilleure guide. Elle permet de contrôler l’état général du corps. C’est notre système de surveillance. Celui qui vérifie si nous sommes dans la bonne attitude. Sinon la respiration sera bloquée. Là où il y a tension, la respiration ne passe pas.
Elle permet aussi d’aller au bout, d’ouvrir de nouvelles ouvertures, directions, disponibilités. Ainsi lorsque vous êtes au maximum de vos possibilités la respiration, en la dirigeant dans la bonne direction, vous permet de trouver progressivement un chemin vers plus d’ouverture, vers de micro mouvements, vers plus de détente.
6° développer ses sensations: La présence
Enfin L’attitude juste se matérialise par la présence. Lorsque tous ses éléments sont réunis, que tout vient s’imbriquer parfaitement, naturellement. Alors les sensations s’affinent, tout devient juste, tout est là. Il n’y a plus qu’à respirer, on ne ressent rien de Particulier, nous sommes bien. L’attitude juste. Nous incarnons la posture. Nous sommes extrêmement présent: la présence.
Qu’entendons nous pour intuition ? On peut la définir de plusieurs manières différentes, mais la définition qui m’intéresse aujourd’hui est :
L’intuition c’est sentir, ressentir des directions, des orientations de vie qui ne correspondent pas à des choix raisonnables. C’est à dire lié à la raison, à la tête. Dit autrement qui viennent des tripes, du corps, du coeur.
Tout est énergie, tout n’est que mouvement. Ce mouvement crée de la manifestation, des événements qui se réalisent. Cela peut paraître abstrait mais pas du tout. Simplement pour qu’un événement se manifeste disons qu’il faut qu’une quantité d’informations (les causes) soit suffisante.
Cela pourrait aboutir à une vision très déterministe des événements et de la vie en générale. Pas tout à fait. Ces informations sont en état de potentialité et ce sont les choix, réactions, attitudes, les désirs de chacun qui vont aboutir à une combinaison d’informations particulière.
La question qui vient : L’intuition c’est quoi son rôle la dedans?
L’intuition serait perçue comme des indices, des informations captées en plein vol. Cela serait le meilleur choix possible pour nous. Y aurait-il un plan? Une direction pour chacun? Peut être.
Ou nous pourrions voir cela comme le choix et le désir du Soi. Ce qui se loge au plus profond de nous qu’il nous faut révéler, trouver, prendre conscience. Alors l’intuition serait des expressions du Soi qui se révèle, qui sait. Il nous est voilé, l’intuition pourrait être une ouverture par lequel le Soi nous parle.
Je consacrerai un article sur le Soi prochainement. En attendant relisez les articles sur la peur et la justesse. Ils viendront compléter à merveille celui-ci.
L’idée générale va être de développer notre capacité à saisir ces informations.
Il va falloir ce rendre disponible pour s’ouvrir à l’intuition. Il faut passer par le corps. Etre à l’écoute.
Les sens : les 5 sens + la proprioception
C’est d’abord se rendre compte que nous avons tous tendance à valoriser un sens plus que les autres. Dans notre société actuelle c’est la vue qui est mise sur un piédestal.
Le touché est mon préféré. Sa sensibilité est comme des yeux, mais aussi notre meilleur moyen de communiquer, créer des liens, transmettre des émotions, des sentiments.
Plus globalement il nous faut entretenir et développer notre sphère sensorielle. Comment faisons nous cela? Par l’attention, la concentration sur chacun d’eux lorsqu’ils fonctionnent.
La sensibilité
Ensuite augmenter notre sensibilité, c’est à dire devenir plus sensible à ce qui se passe en nous et en dehors de nous. Pour cela le yoga est l’outil de prédilection. Ne pas se verrouiller, mais se connecter. rester léger.
la compassion
Cette capacité à se mettre à la place de l’autre. A écouter avec attention, à essayer de comprendre la position de l’autre. Etre attentif à l’autre à la situation et à soi-même. Cette attention doit se faire sans le filtre de nos conditionnements, expériences, connaissances qui chercheraient à interpréter, juger, porter un avis.
La tête-Agir
Ainsi les sens sont les capteurs, la sensibilité nous permet de rendre les capteurs plus sensibles , la compassion c’est la sensibilité elle même. Mais tout cela restera vain si il n’y a pas d’action derrière, si cette sensation, ce murmure qui est là au fond de nous reste là. C’est alors un acte manqué. Il faut y aller.
Alors la tête est là un peu pour saborder cette entreprise. La peur, la raison, le qu’en dira t’on, le manque de temps et tout un tas d’excuses sont là pour nous empêcher de prendre ce murmure. Mais il faut oser écouter cette intuition.
De plus il faut apprendre à reconnaître les signes. C’est un apprentissage.
Pour finir
Qui dit apprentissage, dit erreur, échec, recommencer, persévérer. C’est au fur et à mesure que le tout se peaufine, devient plus efficace. De mon côté je dois vraiment améliorer la tête et l’agir. Il y a toujours à progresser.
Pourquoi au final? Pour que la vie devienne de plus en plus inattendue, riche, épanouissante. Pour aller vers la complétude, le bonheur. Ne pas se laisser envahir par de mauvaises habitudes. Pour continuer à apprendre, à avancer, à découvrir le qui je suis.
C’est vrai après tout. Pourquoi aller chercher de l’autre côté? L’herbe est-elle plus verte?
L’important c’est toujours le chemin. C’est dans le chemin que nous apprenons à nous connaître, que nous développons notre conscience. Alors traverser devient essentiel car c’est par ce moyen que nous nous transformons.
Rappelez vous l’article sur la justesse. Soyons précis, c’est l’acte de traverser qui est essentiel, non d’atteindre l’autre côté.Il ne faut pas s’attacher au but, ni même finalement en avoir un, il faut cependant entretenir un désir profond d’aller quelque part.
Quoi?
Il ne faut pas avoir de but mais avoir un désir pour un but que nous ne connaissons même pas. Oui.
Au final ce but est la découverte du Soi. Le Soi c’est ce petit truc au fond de notre être qui nous interroge sur le sens de notre vie, notre potentiel, notre place, notre complétude. C’est aussi l’instinct. Un irrésistible besoin de traverser, même si cela semble irrationnel. Ce but ne peut être précis. Il ne peut que se dévoiler au fur et à mesure de nos expériences, de nos prises de conscience, de nos connaissances. Plus je vis, plus j’en apprends sur le Moi, sur ce que je Suis, Ce qui m’entoure.
Nous avons abordé la semaine dernière la peur. Nous avons décrit un peu d’où elle vient, son utilité. Nous avons vu qu’elle était sous très haute influence. Je vous invite à relire l’article .
Cette semaine nous allons voir ce que l’on fait de tout ça. Notre meilleur support sera l’intelligence. Ce que je nomme intelligence, c’est notre capacité à faire des choix. Mais des choix conscients. C’est à dire qui ne seront pas dictés par le mental qui fait toujours tout pour favoriser le plaisir et s’éloigner de la souffrance et donc de la peur. L’intelligence vient interroger nos expériences passées avec discernement. Elle vient créer des solutions originales pour traverser la peur. Voyons de plus près ses solutions.
Le Soi est un peu une conquête par l’expérience de vie. Mais il faut un désir profond de le connaître pour pouvoir le rencontrer. Sinon nous passerons à côté. Et ce n’est pas grave. Chacun doit vivre sa vie.
Nos outils sont tout ce qui nous permet d’interagir avec le monde: le corps, le mental, l’intelligence, l’énergie et le Soi. Il faut donc affûter chaque élément en vivant, en agissant, en apprenant. Plus nous vivons en conscience plus nous nous nous rapprochons du Soi et plus le Soi se dévoile et influence nos décisions. Agir face à la peur est une excellente illustration pour avancer vers le Soi.
2.L’action, mais pas que…
Se mettre en mouvement, avec le plus d’intelligence possible. La peur est là, que faire? Il faut pourtant continuer. Prendre son courage à deux mains. Oui, c’est bien, mais pas suffisant. Avant tout il nous faut une stratégie.
1- Prendre de la hauteur pour analyser la situation objectivement.
Restons lucide et ne cédons pas à la panique. Vous me direz parfois c’est plus fort que nous. Oui mais il faudra dans ce cas un choc plus ou moins fort pour vous faire revenir à vous. Il y a toujours un espace de lucidité. Se concentrer sur Soi et non sur l’émotion. C’est dans ce sens que souvent on dit « je ne suis pas la peur ». Se concentrer sur la respiration est d’une aide vitale. Calmer sa respiration par le nez et lentement devient magique. Là vous pouvez prendre du recul sur la situation et analyser.
2- Etablir un cheminement.
Dans chaque situation il y a des points d’ancrages. C’est à dire des points qui vont soutenir la traversée. Cela peut être se concentrer sur l’autre côté, sur des lignes, etc… Ce sont des repères sur lesquels nous pouvons nous appuyer. Ne pas hésiter à prendre un peu de temps. La précipitation conduit souvent à l’échec.
3- Se lancer.
Personne ne pourra le faire à votre place. C’est ce qui est le plus effrayant et en même temps le plus formateur est gratifiant.
4- Echouer.
Tomber, renoncer, fond parti du cheminement. Et en aucun cas ceci est un échec. Au contraire. Et si l’échec était notre plus grande source de réussite! C’est à dire si l’échec nous permettait de progresser tellement plus.
5- Réajuster et recommencer jusqu’à réussir.
Il n’y a rien de magique, ni d’héroïque. Il y a juste du travail, du temps et de la patience. Oui parfois c’est plus difficile que d’autres. Nous ne sommes pas constants. Il y a des moments de découragements, oui. Mais cela fait parti du cheminement. Il faut embrasser tous les aspects de l’apprentissage.
6- Améliorer, progresser, adapter pour les prochaines fois
Il y a toujours d’autres peurs, d’autres traversées. La peur ne disparaît pas, mais grâce à ce procédé, et bien nous l’apprivoisons au fur et à mesure. Elle nous atteint de moins en moins, nous nous focalisons sur l’essentiel de plus en plus vite.
Si nous ne pratiquons pas régulièrement, nos bons mécanismes se tarissent et nous devons recommencer. Et lorsque la peur est plus grande il faut recommencer toujours le même processus, trouver des points d’ancrage plus subtils pour pourvoir avancer.
C’est une émotion des plus fortes et des plus primaires. Elle est constitutive de notre nature. Elle est avec nous depuis l’origine de l’humanité et est commune à l’ensemble du monde vivant sous une forme ou une autre. Elle est puissante car elle peut piloter nos comportements, nos réactions, nos choix. Elle est consciente ou pas. Elle est présente à tous les niveaux, tous les plans.
Cela fait un moment que je voulais écrire sur la peur. Plus le temps passe, plus cette émotion m’interpelle. J’ai la sensation qu’elle régit de plus en plus notre vie. Nous sommes prêts pour l’éviter à entrer dans des processus parfois insensés.
Nous allons simplement souligner quelques points qui permettront d’amorcer une réflexion sur ce sujet.
2.La peur : à quoi ça sert?
Tout un jeu de mécanismes physiologiques va se mettre en marche. L’idée c’est quoi? Etre prêt à réagir au danger qui se traduira par la fuite ou la lutte par exemple. Mais aussi dans certain cas la paralysie. Le système sympathique va être activé afin que nous soyons réactifs, un afflux sanguin important va être envoyé aux muscles, Les sens vont être en alerte. Les fonctions non essentielles dans le cas d’un danger vont se mettre en sommeil ou diminuer leur activité, comme la digestion par exemple, tout le corps se met en mode je suis prêt à réagir.
Je ne rentre pas dans le détail de tous les mécanismes, ce n’est pas le propos. Ce qu’il faut retenir, c’est que la peur entraîne une réaction physiologique naturelle et automatique.
2. Mais…
Il y a toujours un mais. Les choses ne sont pas aussi simples. Si la peur a son utilité, le cerveau ne fait pas la différence entre un danger réel et imaginaire. C’est à dire que l’information à la même valeur que se soit un danger réel ou n’importe quelle situation interprétée (consciemment ou pas) comme dangereuse. Exemple :
Le corps réagit de la même manière devant une voiture qui fonce sur vous et la peur de l’obscurité. Nous sommes bien d’accord que tout cela dépend de chacun et comment nous gérons la peur et ce que nous considérons comme faisant peur. Et c’est cela qui fait toute la différence. La peur n’est pas du tout homogène, indépendante de nous. Elle ne dépend que de nous et de la façon dont nous l’interprétons.
La peur est sous haute influence:
L’influence du groupe.
La peur est apprise. De génération en génération nous apprenons à nous méfier de telle ou telle menace. Gardez bien en tête que cette menace n’est pas obligatoirement un danger réel et concret. Cela peut être tout aussi hypothétique. C’est aussi ce que les usages et coutumes du groupe dans lequel je suis, considère comme menaçants. Ça peut être la peur de la pluie, parce qu’elle mouille, cela peut être le fait de vivre seul sans un cercle familial, le manque d’argent, et de multitudes possibilités. Tout dépend dans quelle société vous vivez et de ses valeurs, croyances, constructions, etc..
Ce groupe est multiple. Nous avons parlé de la société, mais il est aussi plus restreint, le cercle familial en est un autre. Et les groupes vont s’additionner suivant notre façon de vivre. Il y a les cercles d’amis, de croyances, de travail, loisirs, etc… A vous de chercher et compléter.
-L’influence personnelle .
Notre expérience va influencer nos peurs. Les mauvaises expériences de notre vie va favoriser la peur que cela se reproduise. Encore une fois l’expérience peut être une blessure, maladie mais aussi, tentons cet exemple fumeux :
ex: la télé tombe en panne, comment je vais faire pour suivre ma série ?
Il y a une échelle de valeur et d’intensité. Suivant ce que je considère comme important, nécessaire, dangereux, etc, je vais développer une réaction plus ou moins importante. D’un simple sursaut à l’effroi, à la paralysie. Cette intensité est personnelle, basée sur nos expériences, nos transmissions, nos perceptions et notre imagination.
Vous savez le fameux et si ! Mais si je fais ça, il va m’arriver ceci ou cela. Tu te rends compte.
On voit bien que d’une part tous ces processus sont utiles et nécessaires mais qu’ils peuvent être aisément pervertis et mal interprétés. Et par là-même nos réactions vont suivre le même chemin.
Souvent c’est la facilité qui va être choisie. Nous préférons l’évitement, beaucoup moins coûteux en énergie et en efforts. J’ai peur donc je ne fais pas, je n’y vais pas, je ne peux pas. Mais est-ce la bonne réponse? Que faut-il déduire des informations transmisent par la peur?
3 . que faire?
Repartons au début. La peur est une émotion qui est là pour nous avertir d’un danger potentiel ou que nous percevons comme dangereux et nous met en alerte pour nous tenir prêt. Et c’est tout. Ni plus ni moins.
Cela veut simplement dire fait attention. Quelque soit l’objet de la peur. Et ce que pour autant il faut fuir ? ne pas faire? ne pas essayer?
La réponse viendra de votre intelligence, toujours. Une analyse objective de la situation permettra de faire des choix le plus judicieux pour vous. Nous choisissons toujours sous les mêmes influences que j’ai d’écrite plus haut. Mais au fur et à mesure au j’affute mon intelligence je suis à même de discerner tous ces mécanismes. Cela ne vous rappelle rien? J’en ai déjà parlé dans un article précédent. Tout fini par ce rejoindre. Le yoga va aider à affiner notre intelligence, à l’affuter.