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les étirements : une façon de faire

les étirements : une façon de faire

Pour gagner en souplesse que faire?

Il y a une façon de faire !

Il ne suffit pas de tirer pour gagner en souplesse. 
C’est même tout à fait contre productif! Plus vous tirez et moins ça marche. En tout cas dans un premier temps. Surtout ne faites rien. 
 
Ne faites rien.
Moins nous agissons et plus nous nous allongeons. C’est la magie du relâchement. Les fibres musculaires et tout le système des fascias se détendent et doucement s’allongent en lenteur et en douceur.
Mais que se passe t’il?
Et bien vous avez confiance donc vous lâchez. Pour relâcher les muscles il faut se sentir en confiance. Si vous tirez, si vous forcez, vous stressez les muscles et la chaire. Le résultat c’est la contraction par protection. Et là plus rien ne se passe. Alors oui nous allons quand même étirer des éléments comme les tendons et les ligaments mais il faut savoir que ceux ci sont très peu extensibles. Le ressenti est justement pas grand chose et surtout la douleur. Alors qu’en ne faisant rien tout bouge, tout glisse.
 .
1.Comment ne rien faire peut être plus?
Quand le rien et plus. Quand relâcher et plus que forcer. 
Ce n’est pas une question de temps, mais de présence. les muscles doivent lâcher un point c’est tout. Et pour cela il faut établir une confiance. Se donner les moyens d’autoriser le relâchement. Et c’est dans ces conditions qu’il va se passer quelque chose.
Je m’explique :
1.Le meilleur moyen et le plus facile est de porter la partie que l’on veut étirer. Exemple: si je veux étirer derrière la jambe, je vais utiliser un support comme un mur, une sangle ou autre. Dans ces conditions il est facile de lâcher. Il n’y a plus qu’à se concentrer sur le relâchement. 
C’est la version la plus évidente.
Et je ne suis pas en train de vous dire qu’il vous faut un support systématiquement. C’est simplement le plus facile. Car si vous avez lu les précédent articles sur les lignes de connexions, vous commencez à comprendre que ce support peu-être dans ce cas de figure le gros orteil, la tête et d’autres. Liens ci dessous.
2.Ensuite la confiance, donc pas trop de poids dessus, ni de tension. Il ne sert à rien de vouloir descendre vers son pied. Ça ne marchera pas. Ne soyez pas obnubilés par la fin. Ce n’est pas le but. Ce que vous voulez c’est vous étirer et non toucher votre pied! Ce qui compte le plus, ce n’est pas jusqu’à où vous pouvez aller mais comment vous y allez. 
3. Ne cherchez pas à aller loin tout de suite, cherchez le relâchement d’abord. Cela peut prendre plusieurs minutes. Etablir une confiance. Ensuite vous pourrez doucement rechercher l’intensité. ici rapprocher les mains du pied en gardant toujours la même qualité de relâchement.
Si vous tirez encore plus sur une zone déjà stressée donc contractée vous ne ferez que rajouter de la tension sur de la tension. Il faut trouver le relâchement et ensuite donner de l’élasticité. C’est ce qui va apporter de la tolérance et donner de la souplesse.
Quand vous appliquez tout ça, la jambe descend toute seule.

2. Pousser au lieu de Tirer
Si nous tirons, nous resserrons les muscles alors que nous voulons les allonger. Et si les muscles sont tous serrés et contractés, une chose est sûre, c’est qu’il ne bougerons pas ou si peu. Alors faisons l’inverse. Cherchons à allonger les muscles et tout faire pour aller dans ce sens et favoriser cette direction.
Une chose simple à faire : il faut pousser. 
Pour que cela marche on en revient à l’ancrage. Il faut une base solide pour pousser dedans et créer des allongements. Retour sur la série d’articles sur les lignes.

3. Utiliser les muscles antagonistes 
Pour aller plus loin, soyons malins. Une fois que nous avons fait tout ça, nous pouvons encore chercher un peu plus. Pour cela les muscles antagonistes sont utiles. Qu’est ce que c’est? Simplement des muscles qui ont des fonctions opposés. Exemple : la jambe la cuisse et les quadriceps extenseurs de la jambe, les ischions jambiers fléchisseurs de la jambe. Si vous contractez l’un, l’autre se relâche. Sauf si vous serrez tout.
Attention serrez n’est pas pousser. Ça à l’air évident dit comme ça mais dans le mouvement ça ne l’est pas du tout.
Alors pour allonger la jambe un peu plus, il suffit une fois que nous avons fait l’étape un et deux, contracter un peu la cuisse pour augmenter l’intensité de l’allongement. Mais attention il faut savoir doser l’effort de contraction. Car si nous serrons trop fort toute la zone va avoir tendance à se contracter et nous retombons dans nos vieilles habitudes.

4. Conclusion
Pour finir j’aimerai porter encore et toujours l’accent sur le fait que tout cela n’est possible que si vous êtes pleinement dans ce que vous faites. Il faut être concentré, il faut sentir et ressentir les actions que nous faisons.
Etre conscient de. Et ne pas se contenter de sentir la douleur. Cela va tellement plus loin que ça. Travailler les sensations, affiner, corriger cela est le point de départ du changement, car cela est un support pour progresser, affiner, etc…
Je sais aussi que suivant la morphologie certains ne sentent rien. C’est parce qu’ils n’ont pas du tout cette habitude et qu’ils ont une certaine facilité ou laxité pour ce genre de mouvement. Mais pour eux le travail est différent. Il faut apprendre à tenir ou maintenir la jambe dans un alignement précis.
Les sensations seront différentes. Ça ne sera peut être pas de la douleur, mais la concentration va être primordiale pour chercher à aligner la jambe en utilisant les muscles pour « gainer  » afin que les membres trouvent leur juste place. Ce n’est pas un travail de relâchement mais de maintien. L’opposé dans un premier temps. Car tous les muscles ne sont pas laxes.  Observez. Et c’est par ce travail de maintien que de nouvelles sensations vont émerger. Ensuite vous pourrez allonger en maintien.
Chaque corps est différent. Trouvez le votre.

 

Le corps doit toujours être tenu, les lignes, fascias

Le corps doit toujours être tenu, les lignes, fascias

Le corps doit toujours être tenu

Pour faire suite aux  lignes de connexions  3

Encore oui, mais c’est un sujet aux multiples ramifications 🤨. 
Pour vous remettre dans le bain, voici les liens des deux précédents articles traitant du sujet.
Cette fois j’aimerai porter mon attention sur le corps doit toujours être tenu. Ou dit différemment, quel est le jeu des relations musculaires. 
1.Comprendre
Partons du début. Se tenir debout ou pour être plus précis, se tenir sur l’axe de la verticalité. Pour bien comprendre ce que cela signifie, nous pourrions dire comment nous extraire de la gravité. L’attraction terrestre nous colle à la terre. Nous passons notre temps à jouer avec cette attraction, tantôt nous faisons tout pour nous en éloigner, sentir cette légèreté, se sentir pousser des ailes. Tantôt nous collons littéralement au sol. Entendons nous bien, il n’y a aucun jugement de valeur ici, l’un et l’autre sont bien, tout dépend de la situation et du but recherché. Il faut savoir se balancer de l’un à l’autre instantanément. Et même une partie du corps doit se sentir légère et l’autre coller au sol.
Ainsi l’ancrage ou l’enracinement peut être considéré comme recherchant à coller au sol, voir même à s’enfoncer dans la terre, alors que la tête recherche la légèreté et à atteindre les étoiles. Si vous commencez à vous familiariser avec les lignes su corps vous comprenez que c’est exactement cela.
Maintenant pour nous tenir sur l’axe il n’y a pas qu’un moyen, il y a des multitudes de possibilités. C’est là que nous allons engager les muscles. Naturellement le corps va toujours se modeler pour être en équilibre sur l’axe. C’est notre histoire* qui va faire que nous allons adopter une certaine façon de nous tenir debout.
C’est là que le corps doit toujours être tenu sur l’axe. Nous allons tous adopter des moyens particuliers pour tenir debout. 

 

 
  
*Notre histoire est la somme de tous les événements et de nos adaptations que nous avons adopté consciemment ou non pour nous tenir sur l’axe de la verticalité.
Le choix
Ce qui est valable pour notre stature l’est aussi pour le reste. Si nous reprenons nos postures de yoga, il n’y a pas qu’une façon de faire, il n’y a pas qu’une façon de tenir l’asana. Ce n’est qu’un choix qui va forcément impliquer des conséquences plus ou moins bénéfiques voir traumatisantes pour le corps.
D’où le corps doit toujours être tenu. Si je ne veux pas utiliser certains muscles, je dois forcément en utiliser d’autres. Et tout le jeu va consister à choisir judicieusement. C’est là tout le pouvoir de la pratique. Prendre le contrôle total du corps et pouvoir choisir consciemment quels muscles doivent être utilisés ou pas.
Pourquoi nous faisons les postures et qu’est-ce que je recherche?
Gardons à l’esprit que nous ne voulons pas traumatiser le corps, mais nous voulons le rendre par nos postures plus souple et plus ferme pour augmenter le flux d’énergie. Il est donc nécessaire de ne pas comprimer certaines zones. Rappelez vous les lignes, la compression est synonyme de couper l’information et de blessures à terme.
Ensuite que cherchons nous à faire par telle ou telle action. Il faut créer les moyens de nos explorations. Si je veux soutenir telle partie du corps je vais procéder d’une manière, si au contraire je veux allonger telle autre, je vais agir différemment. D’où l’importance de se poser tout un tas de questions qui va nous permettre ensuite d’appliquer tels muscles, avec telle intensité, avec telle intention.
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Et Maintenant
Et bien replaçons l’intelligence au centre de notre exploration.
Petit mot sur l’intelligence. C’est pour moi un processus d’exploration et d’écoute dans lequel l’égo n’a pas sa place. Il faut taire le mental.
Dissuader une envie d’y aller absolument et en même temps ne pas se laisser gagner par la peur, essayer. Il faut avoir un désir profond d’exploration sans pour autant s’obstiner absolument à y arriver. 
Mais il y a plus que cela. Il y a l’intelligence du corps.
sApprendre à écouter tout ce qu’il a à nous dire. Le corps sait. C’est à l’intelligence de la tête de savoir écouter et libérer ces espaces. Donc il faut allier toutes les formes d’intelligence qui associent l’écoute et la confiance pour explorer de nouveaux territoires. C’est par là que nous obtiendrons la connaissance. Ce processus crée des instants de grâce. Des moments où tout vient se mettre à sa place, une sensation de liberté dans l’action.
Etape 1 : Mettre sous tension les lignes du corps. C’est à dire allumer, ressentir les lignes. Ce sont les 2 derniers articles sur le sujet.
Etape 2 : Entrer dans la subtilité. Le corps sait il nous dit comment y aller. A nous de trouver les chemins. C’est là que nous revenons à notre sujet du jour à savoir que le corps doit être toujours tenu. A ce niveau, il va falloir trouver des ancrages subtiles pour libérer des zones plus précises. Prenons un exemple pour que cela soit plus parlant.
L’ouverture de la cage thoracique dans une posture comme le pigeon royale (eka Pada Raja kapotasan, photo ci dessus). Si pour certains ce genre de posture ne pose pas de problèmes particuliers, en revanche pour d’autres cela relève d’une mission presque impossible. Je fais partie de cette catégorie là. Dix ans que j’y travaille 😂.
Alors comment faire pour ouvrir ce coeur et cette cage thoracique quand tout est bloqué?
– Il faut pouvoir sentir qu’au niveau du sternum « ça » glisse, même un petit peu. Et pour ça il faut libérer toute cette zone. Il faut donc tenir ailleurs. Et ici je me concentre sur la pointe du sternum et sur la respiration. La pointe est l’ancrage, la respiration le mouvement.
– Il y a les lignes des bras à travailler. Le placement des épaules est fondamentale. C’est une articulation fascinante. Il faut pouvoir descendre la scapula en bas et en dehors pour tourner autour de la clavicule. Et cela se fait grâce au petit doigt. Il pilote le mouvement général du bras. Comme un sabre qui vient s’armer au centre de la tête, le petit doigt fait de même. Et ceci dans chaque bras. Le petit doigt devient un ancrage. Libérer l’épaule.
-La colonne n’est pas en reste. L’allonger toujours pour garantir le mouvement, ici l’ouverture, cela se fait avec la tête et le sommet du crâne. Il pousse vers le haut et l’arrière.
-Et rien ne serait possible sans une action franche des jambes et des pieds qui agissent profondément dans le sol. Cet ancrage permet l’élévation.
-Maintenant tenir le périnée et le centre pour dégager l’espace arrière de la colonne et permettre l’allongement du ventre. 
 
Il en résulte qu’au bout d’un moment les couches glissent. Relâcher tout le reste, savourer ce qui bouge, dans l’instant.
Vous voyez le niveau de concentration qu’il faut pour obtenir tout ça !
 .
les lignes de connexions 2

les lignes de connexions 2

Les lignes de connexions 2

Allons plus loin dans le raisonnement 

Petit résumé du précédent article 
Nous sommes faits de lignes que nous pouvons sentir et engager. Pour une définition un peu plus détaillée reportez-vous  à cet article.
Cette semaine nous allons nous concentrer sur quelques aspects et conséquences. Allons plus loin dans le raisonnement. 
L’ancrage : le corps doit toujours être tenu.
Voici la règle : Pour engager les lignes il faut les allonger à partir des extrémités du corps. Cette opération connecte le corps et met en marche tout un réseau d’informations. Pour que cette mise sous tension, dans le sens d’allumer, soit effective, il faut veiller à ne pas serrer le corps le long des lignes.
Serrer c’est casser l’information.
 A partir de cette simple règle, nous allons en déduire quelques notions très intéressantes pour nos postures, pour le yoga et la conscience du corps en particulier, voir même une philosophie de vie.
Depuis le temps que je travaille sur ces notions, que je passe mon temps à observer les corps, leurs adaptations variées, mes lectures aussi, j’en ai déduit que porter le corps n’était pas une évidence mais le résultat d’un choix. Même si ce choix est inconscient, il est le résultat de nos différentes adaptations, de nos différents contacts avec le sol, de nos différentes façons d’utiliser nos muscles.
Notre monde occidental tient le corps depuis le bassin et les épaules créant un maximum de pression dans ces zones. Ce qui bloque en profondeur ces régions. C’est une question de coutumes, de façon de vivre. Une société développe des habitudes de vie qui engendrent une certaine façon d’utiliser le corps.
Nous avons perdu le contacte avec la terre, nous sommes en permanence isolé, éloigné du sol, ne serait-ce que par nos chaussures. Alors notre équilibre change, la façon de se tenir debout évolue pour rester sur l’axe de la verticalité. Ce qui entraîne une sollicitation des muscles de la région du bassin particulière.  Il y a bien sûr d’autres facteurs, des exceptions. Mais l’essentiel n’est pas là. Ce qu’il faut comprendre c’est la façon dont nous utilisons  notre corps, la façon dont nous nous tenons debout n’est pas innée. Elle n’est pas naturellement idéale.
 
Première idée : La façon dont nous tenons, de se porter, ne va pas de soi. Elle est apprise. Se tenir sur l’axe est un choix, certes inconscient la majorité du temps, elle n’est pas nécessairement idéale.
Si c’est un choix alors nous pouvons le modifier. A condition comme toujours de remettre notre conscience là-dedans.
Les lignes nous font agir et porter notre corps totalement différemment, voir même à l’opposer de nos constructions. Désormais nous nous portons depuis les extrémités : la tête, les mains et les pieds. Nous cherchons à nous grandir vers le ciel agissant dans le sol. Ce qui permet la libération de la région du bassin et des épaules.
Gardons bien en tête que le corps doit toujours être tenu. Sinon nous nous effondrons. Si je veux lâcher à un endroit il faut pouvoir tenir à un autre. Déporter la tenu du corps aux extrémités va valoriser considérablement l’ancrage. Sans lui rien n’est possible.
Deuxième idée : La notion d’ancrage devient alors fondamentale. L’ancrage sont les actions que nous faisons qui nous garantissent la stabilité. Et nous déployons ses racines dans plusieurs directions à la fois. J’agis à partir du sol et je me déploie vers d’autres extrémités tout en m’assurant de ne pas serrer, comprimer les lignes. Dans cette optique chaque action engendre un effet. avec le développement de la sensibilité, les ancrages deviennent de plus en plus précis. Agir avec précision sur le gros orteil engendre un placement du corps différent que le petit orteil. Allonger à partir du petit doigt engendre un mouvement de l’épaule différent de celui du pouce. Suivant ce que je veux obtenir, je focalise mon attention sur un point particulier et le mouvement est dirigé par ce point.
Chaque détail compte car les placements vont vers une finesses extrêmes.
Troisième idée: Plus j’ai de points d’ancrage, plus je suis stable, plus je peux lâcher, moins j’ai besoin de force.
Enfin ces points d’ancrage sont de plusieurs ordres. Ils peuvent être concrets comme tout ce qui agit dans le sol. Mais ils peuvent être fictifs. Ainsi des mains qui se poussent entres elles et vers le ciel deviennent des supports même si ces points ne reposent pas directement dans la terre. Dans cette idée plus je vais créer de points d’ancrage par mes actions, plus je vais pouvoir tenir mon corps. Ce qui permet de lâcher des zones stratégiques (épaules – bassin). Le corps doit toujours être tenu. Mais je peux choisir où le tenir. Ce qui change la donne.
Plus il y a de points d’ancrage, moins j’ai besoin de force. Car plus je mets en place des soutiens par mes actions, moins j’ai besoin de force pour maintenir la posture. Je n’ai plus qu’à rechercher l’équilibre. Si on poursuit le raisonnement, la question suivante émerge :
– Qu’est-ce que la force? En effet la force n’est pas avoir de gros muscles. Ce n’est pas non plus ressentir une pression interne dans le corps. En tout cas je parle ici de notre capacité à soulever et jouer avec son propre poids. La force serait tout simplement:  quand j’agis dans le sol, il se crée des mouvements du corps entier. Je peux soulever, déplacer et maintenir alors tout le corps. Je dois simplement agir de plus en plus puissamment, connecter, équilibrer tout le corps pour unifier l’ensemble.
La force serait cette capacité à unifier l’ensemble, avec légèreté. La légèreté est toujours un critère de justesse. 
La posture juste se prend toute seule

 

Avec des actions justes, la posture se prend d’elle même. Il n’y a rien d’autre à faire. Pas besoin d’ajustements extérieurs. Et j’irai même plus loin. Le placement des appuis, les actions précises fond la posture. Il faut donc parfois déplacer ses appuis pour mieux sentir les ajustements. Les ajustements sont le résultat de nos placements et de nos actions. Agissez et laissez faire. Connectez et relâchez. Il n’y a plus qu’à respirer et faire des micros ajustements. Nous pouvons plonger dans les profondeurs du corps. Ressentir des appuis supplémentaires de plus en plus subtils.
Cette libération intérieure donne des effets étonnants. Il suffit d’appliquer les bonnes actions pour engendrer un bon placement du corps et ressentir la légèreté. Cet état d’être dans la posture ouvre les portes de la finesse et de la subtilité. Nous plongeons notre conscience dans les couches plus profondes du corps, nous mettons de l’intelligence dans chaque cellule de notre corps. Nous pouvons ressentir l’énergie qui circule librement dans le corps. Nous pouvons trouver d’autres points d’appuis subtils dans le corps, nous comprenons toute l’étendue du rôle des bandhas.
 
  

Les lignes de connexions myofasciales

Les lignes de connexions myofasciales

Nous sommes fait de lignes

les engager change la donne!

Comment engager ces lignes ?
Nous pouvons comparer notre corps à un élastique. Les fascias réagissent de manière similaire.
Qu’est-ce qui fait la particularité d’un élastique? C’est sa capacité à se déformer et restituer l’énergie emmagasinée par la déformation. Et surtout à la fin, il reprend sa forme initiale, plus ou moins.
Pour pouvoir engager les caractéristiques d’un élastique, il faut agir dessus. Si vous vous contentez de regarder un élastique au repos, il ne se passera rien. Pour commencer à observer ses propriétés, il faut tirer dessus. Au moins à deux extrémités. Et bien le corps humain c’est pareil. 
Qu’est-ce que c’est ?
Ce sont simplement des lignes de connexions musclaires, qui grâce au jeu des fascias connectent directement les muscles les uns aux autres. Lorsque l’on bouge, nous créons de véritables lignes qui voyagent le long du corps. Elles viennent tisser un réseau qui parcours l’ensemble du corps. 
Je m’y intéresse depuis de nombreuses années car ce n’est pas un concept de plus. Cette fois je les ressens ces lignes. Je peux agir dessus. Et en plus Il y a une méthode pour cela. 
Mais attention au choix des mots. Si pour un élastique on applique une action extérieure aux extrémités, alors tirer est le bon choix. Mais pour le corps nous pouvons agir que de l’intérieur, alors tirer n’est plus pertinent, il devient même l’opposé. Il faut parler d’allongement entre les deux extrémités de la ligne, ou de pousser les extrémités vers l’extérieur.
Agir sur les lignes – comment les utiliser 
Simplement : pour mobiliser une ligne il suffit de l’allonger.
Nous sommes traversés par un réseau de lignes de la tête au pieds, dans différentes couches du corps, de la superficie aux couches les plus profondes. Quand les lignes se croisent, elles forment des ronds points qui permettent changement de directions, combinaisons de lignes entres-elles. 
Et pourquoi solliciter les lignes de connexions me direz vous?
Et bien reprenez l’image de l’élastique. Lorsque vous l’avez allongé au moins à deux extrémités, il reste souple mais il acquiert une solidité ou plutôt une tension. Attention lorsque je dis tension, je ne veux pas dire contraction ou verrouillage, ou encore compression. Je veux dire mettre sous tension, c’est à dire que nous avons allongé la chaîne pour qu’elle réagisse, qu’elle vibre. Plutôt comme un réseau électrique que nous avons branché. Le courant maintenant passe, nous pouvons mettre de la puissance et brancher d’autres éléments.
Ceci permet alors d’emmagasiner de l’énergie. Les lignes vous portent. L’avantage énorme est que nous n’avons pas besoin d’engager les muscles avec toute notre force et que tout le reste peut être détendu.
Nous sommes plus fort et plus souple avec moins de contractions musculaires. Le jeu des muscles utilisé n’est pas le même. Je rentrerai plus dans le détail dans un prochain article. Disons brièvement que nous engageons beaucoup plus muscles de la statique (nous tenir debout), ce qui permet la libération du bassin et des épaules. Et que les orteils reprennent toute leur place! Libérez vos orteils!!!! 

 

 
 

Mais quelles sont les implications?
1° Il faut donc agir consciemment dans chaque posture et transition.
C’est à dire qu’il ne faut pas se contenter de prendre une posture mais qu’en plus il y a tout un jeu d’actions à faire si je veux solliciter la ligne et la sentir. Si je ne sens rien, c’est que je ne fais rien ou pas correctement. Il y a donc toujours une recherche de directions à aller chercher, d’allongements à trouver.
2° Ne pas couper les réseaux.
  Les lignes se ressentent uniquement si rien ne vient interrompre leur développement et si rien ne vient bloquer leur allongement. Et le pire ennemi de la ligne c’est la contraction trop intense.  Serrer trop fort, c’est couper l’information. Ne rien faire c’est tomber. Chercher la ligne c’est engager juste ce qu’il faut. Je sais bien que plus la posture est compliquée, plus nous compensons par une contraction trop forte. Et nous perdons le ressenti de la ligne, elle se coupe. Alors remettre notre concentration pour lâcher ce qui n’est pas nécessaire.
Ensuite, il faut changer la façon de se représenter la force. Arrêtons de croire qu’en serrant, nous sommes forts. En serrant on serre, on contracte, on rapproche et on bloque. Alors la sensation est une pression interne forte que nous traduisons par l’impression de force, mais ce n’est que de la pression.
 Faites l’inverse allongez, déployez, poussez. Et là vous autorisez le corps à bouger, à se déplacer tout seul. Une fois que les actions sont bonnes, il n’y a plus rien à faire, tout vient se placer tout seul à la bonne place. Ce qui est très différent de serrer le corps à de multiples endroits pour tendre vers une posture parfaite. Même si de l’extérieur les deux cas sont identiques, à l’intérieur tout est opposé. Dans un cas tout n’est que contraintes et contractions, dans l’autre nous faisons tout pour ne pas parasiter le mouvement.
Au final nous mettons sous tension les lignes, nous les avons connectées par l’allongement des extrémités. Ensuite nous éliminons toutes actions superflues qui pourraient contraindre le déploiement de la ligne.
Ce qui ne veut pas dire que nous n’engageons rien.

 

3° Soutien des Bandhas

 

Les Bandhas il faudra en reparler plus longuement. C’est certain. Et comme dans toute notion subtile, elle est soumise à discussion. En Pranayama nous les utilisons de manière très précise, avec des intensités particulières. Pour les postures le travail est différent. Ils soutiennent. Leurs actions contrairement au Pranayama passent en arrière plan, ou plutôt leur rôle est moins voyants. Plus la posture demande de l’équilibre, plus la posture devient intense , plus leur rôle devient important.
Ainsi la région du plancher pelvien, et le centre sont ces points clés*. Et la gorge me direz vous ?
4° La respiration 
Il ne s’agit pas d’appliquer un Pranayama pendant la posture, sachant que cela reste possible. Certaines pratiques de yoga les encouragent. Ici ce qui m’intéresse c’est autre chose. C’est utiliser la respiration comme un témoin de l’état interne du corps. Veiller à ce qu’elle reste régulière et fluide. Combiner l’inspire et l’expire avec certains mouvements qui nous aident à nous déployer. Et puis sentir la respiration dans tous le corps qui voyage, garant d’un état de détente. Le Bandha de la gorge ici est là pour nous aider à réguler cet air et garantir un rythme. Il n’y a pas de verrou ou de fermeture comme dans le Pranayama, mais une attention vigilante sur la qualité de la respiration.
Soit on décide que le Bandha est une action spécifique à un endroit particulier, alors dans ce cas ce dont je parle n’est pas les Bandha. Ou bien on considère que ces zones du corps sont des points stratégiques. Et que si ils sont utilisés pour le Pranayama d’une certaine façon, ils restent des points fondamentaux pour une conscience du corps la plus fine possible. Alors il faut admettre que ces lieux peuvent être utilisés dans d’autres circonstances, avec d’autres énergies, d’autres fonctions. De doute façon, la connaissance de ces points est longue, demande une prise de conscience élevée pour en connaître toute l’étendue.
*Volontairement ces zones sont floues. Il faut un apprentissage pour les préciser. Ainsi à terme nous pouvons les réduire, modifier l’intensité. Ces zones au fur et à mesure deviennent des points. 

La marche

La marche

La marche

La plus inutile des expériences, mais au combien nécessaire.

Voici un retour d’expérience sur 4 jours et 3 nuits de marche. L’idée initiale était de simplement rejoindre Evian depuis Chamonix par la montagne en autonomie complète.
Il s’est avéré que mon fil conducteur fut le GR5 pris à l’envers. J’ai pris la liberté de dévier de l’itinéraire lorsque qu’un sommet ou une variante me paraissait plus attrayante.
Tout ça pour dire que je n’ai pas cherché particulièrement à rester en contact avec la civilisation et pas non plus à chercher à m’isoler.
J’ai simplement écouté mes envies et mes besoins, sans compromis. Lorsque j’avais faim, j’ai mangé. Lorsque que je voulais contempler je me suis posé parfois longtemps et quand je me suis senti fatigué de la journée et bien j’ai posé le camp.
Avec la marche un autre temps se m’est en place. La journée commence avec les premières lueurs de l’aube, le pas devient la cadence qui supplante les secondes. Mettre un pied devant l’autre. Rien d’autre n’a d’importance. C’est la seule action qui va créer une différence. Soit tu marches soit tu contemples. Le reste ne changera rien à ta situation. Marcher c’est laver son égo à la machine à laver. Avancer d’un pas encore et encore comme le linge qui tourne et tourne dans le tambour n’enlève en rien à la réflexion, mais dissout les ruminations. Le paysage est la lessive qui remet à neuf l’esprit. Et il faut la combinaison de la marche et de la contemplation pour nettoyer l’ego.
J’ai réfléchi, j’ai pensé le monde. Je me suis beaucoup interrogé. Le linge est nettoyé.
La beauté nécessaire. Là, seul dans la montagne c’est parce que c’est beau. Cela doit être beau. Il faut donner du sens à l’expédition. Mais toutes les montagnes ne se valent pas. Il y a des endroits sans intérêts. Et puis pourquoi trouver la montagne belle, plus qu’autre chose? Qu’est ce qui fait que ce paysage nous touche ou doit nous toucher? C’est beau parce que c’est l’émotion vient de l’intérieure et je me sens envahie par le paysage ou bien parce que en cette saison, partir dans la nature c’est forcément beau? En d’autres termes la beauté est imposée ou choisie?
En fait beaucoup de compatriotes du sac à dos étaient émerveillés car ils le devaient. Si je suis là cela doit être beau ! Sinon pourquoi faire ? Et puis il y avait aussi la performance accomplie. Tu marches combien de « kil » par jour. Devant mon ignorance combien de temps ou de dénivelé ? Devant mes incertitudes et mes lacunes en la matière, mes interlocuteurs, ces héros des kilomètres abattus étaient désarçonnés. Alors pourquoi partir?
La contrainte essentielle étant l’eau, certainement pas la qualité du réseau. La marche se fout royalement de savoir si il y’a suffisamment de barres pour envoyer des photos « Instagramables ».
L’inutilité complète de l’acte. Je sais bien que tout cela est contradictoire, que je poste également comme les autres, que je fais intégralement parti de la tendance. La différence et j’en reviens à mon idée première est une question de temporalité et de raisons de l’acte. 
 
Si je suis dans le partage instantané, dans le regardez moi en train de réaliser ceci, alors vous n’y êtes pas, mais alors pas du tout. La temporalité est la pire qui soit. Car à ce moment là, je ne vie pas, je montre. Et donc il n’y a pas d’expérience, il n’y a que l’imagination d’une expérience dans un lieu donné. Et ce lieu doit être photogénique, pour être regardé. 
La marche est nulle visuellement. Elle n’apporte rien de l’ordre de l’exploit. Son rythme est lent, la cadence va à l’opposé de l’instantanéité. Il n’y a rien d’autre à faire que mettre un pied devant l’autre. Ce pas répété à l’infini ne cherche rien de spécial, on s’est juste qu’il va vers quelque part. Mais où exactement? Je sais pas. Cela va dépendre, de la météo, des massifs aux alentours et des envies du moment. C’est aller dans le sens opposé à une pseudo performance omniprésente, d’être capable de, d’aller chercher la meilleure version de soi ou je ne sais quoi. Il y’a rien à prouver ou à se prouver. C’est tout simplement inutile. Ça ne sert à rien. Et c’est pour ça que c’est vital. L’inutilité nécessaire. La marche n’a aucune raison d’être et permet peut être tout. Elle permet l’ennui, l’observation, la respiration, la non production. Elle permet d’éprouver la faim, la soif, la fatigue, la lassitude. Ce pas lent, si lent, est la vie sans but. Une vie qui ne cherche rien. Une vie qui vit, qui crée.  
Se dépasser

Se dépasser

Se dépasser

Pourquoi Faire?

  1. Expliquons un peu 
Se dépasser. Dépasser quoi? Une limite. Mais quelle limite? Dépasser ses capacités physiques à priori. Mais on pourrait dire l’ensemble de ses potentialités. Ce qui est plus général.
Avec la limite on voit bien qu’il n’y a rien de stable et qu’elle bouge en permanence. Il suffit d’un peu d’entraînement physique pour la repousser jusqu’à un certain point. Après il devient très difficile d’aller plus loin. C’est le record sportif par exemple. Il y a des tas de facteurs à prendre en compte pour repousser un peu plus loin les performances. Tout le monde ne peut pas et n’est pas fait pour accéder à cette limite que l’on pourrait qualifier d’ultime. Il y a comme une première limite qui concerne tout à chacun et ensuite il y aurait comme une autre limite beaucoup plus élevée qui s’imposerait à tous.
Avec la  limite apparaît rapidement la notion de représentation, de catégorie, de niveau. Il y a de la fluctuation, de l’imagination. 
Comme je l’ai déjà suggéré dans plusieurs articles, la représentation que nous avons de nous mêmes est toujours la combinaison de nos expériences, de la norme sociale, de nos groupes d’appartenances. Non seulement mes capacités sont envisagées par rapport à mon histoire, mais aussi par les autres ( ce qu’ils pensent de moi et ce qu’ils me revoient comme images de moi).  Enfin ce que la société et les modèles véhiculés par celle-ci pensent que nous sommes capables de faire ou pas. Dit autrement, suivant mon appartenance, qu’est ce que je suis censé être. Notons tout de suite qu’heureusement certains d’entres nous, n’ont pas écoutés ces voix. Car sinon aucun exploit, aucune première n’auraient été possible.
J’aime beaucoup cette phrase « ils l’ont fait car ils ne savaient pas que c’était impossible  » Je compte sur vous pour me rappeler l’auteur et le contexte de cette phrase!
 
  1. Pourquoi Faire

    Pourquoi aller titiller ces limites?

– Mettons tout de suite de côté l’aspect reconnaissance et valorisation de l’individu.  il y autre chose de plus intime, de plus profond.
-1° la sensation.
Elle peut être d’ordre physique et mentale. C’est tout simplement grisant de sentir que l’on peut dépasser ces limitations. Nous ne sommes pas cloisonnés forcément dans une case. L’idée que je peux être autre chose que mes représentations. Et ce aussi bien dans mon corps que dans ma tête.
-2°Parfois c’est vitale, remettre sa vie dans ses mains et ses seuls capacités.
C’est ce qui va faire qu’une personne peut survivre et une autre au contraire mourir. Une situation qui nécessite un dépassement profond de Soi. Mettre sa vie en jeu, que ce soit réel ou  imaginaire (ex: le saut à l’élastique) conduit à se dépasser. Des sensations uniques se mettent se mettent en place :  instants évident, une profonde concentration, une suspension du temps, une extrême lucidité, un sentiment de profond de connexion à Soi, aux éléments, un sentiment de liberté, le bien être de l’adrénaline. Cet état de grâce est quand le mental s’éteint, quand il n’y a plus le temps de la réflexion, quand la décision et l’action sont instantanées. Il n’y a plus de différence entre l’observateur et l’objet, tout est un. Se sentir vivant.
 
Apprendre à se connaître, tout simplement.
Mais se connaître sans tricherie, sans s’imaginer ce que nous pourrions être. C’est essayer de coller à la réalité de ce que nous sommes. Ainsi apprendre à toucher ses limites, délimitent notre sphère. Celle ci est en constante évolution, Elle n’est jamais figée.On s’imagine ce que nous sommes, connaître sa limite permet de superposer la réalité avec notre vision de nous même.
           

Tout se mélange. Il n’y a pas une raison plutôt qu’une autre. Il y en a certainement d’autres aussi. Ce qui me semble important ici de souligner c’est que la limite à quelque chose qui touche à l’essence de ce que nous sommes, dans la chaire, qui na rien d’intellectuel, qui va au delà de la simple performance. Oui la norme, la société nous conditionne d’une certaine façon de penser le corps, la limite et le dépassement. Oui certains dépassement sont plus valorisés plutôt que d’autres. Mais il y a quelque chose de très intime, de concret, de réel, de vivant. Peut-être même un sentiment de liberté et de contrôle absolu de soi. Dans ces moments nous sommes pleinement conscient.

   
Comment faire?
Une évidence mais qui change tout. Pour aller titiller ses limites il faut faire.
Il y a une idée d’action, d’agir. Impossible de dépasser ses limites par l’imagination. On peut visualiser un succès, une épreuve, mais cela reste de l’ordre de la motivation. Certes la visualisation peut participer à la réussite du dépassement, mais en aucun cas elle l’est. Il faut se mettre en mouvement pour se dépasser. Mais c’est insuffisant. Il faut y associer les représentations de mes limites. Elles sont soit surestimées ou soit sous-estimées. L’action permet de calibrer les représentations. Ce qui nous amène à l’expérience. Le vécu nous permet donc d’estimer notre capacité. L’expérience influence nos représentations. Je suis capable de faire ceci ou cela ou l’inverse. Mais cette expérience est aussi limitative car elles nous empêche de voir plus loin, elle a tendance à nous limiter dans le girons de nos expériences passées.

 

La répétition.
Faire encore et encore. Au fur et à mesure que l’on répète, que l’on se rapproche de la limite, on apprend à la connaître, à prendre des repères. Ce qui nous faisait peur jusqu’à présent devient de plus en plus familier. De ce fait, la peur s’apprivoise et s’atténue. Faire et refaire développe la connaissance. Et au fur et à mesure cette connaissance s’affine, elle devient plus précise. Il y a donc un double processus la répétition apporte la connaissance qui par la même occasion apprivoise la peur. Et donc le dosage devient un élément fondamental. Suffisamment proche de la limite pour que le processus d’apprentissage et de la connaissance se déclenche, mais suffisamment loin pour que toutes les conditions de sécurité soient garanties.
L’observation instantanée et globale.
Prendre des repère qui nous permettent de nous ancrer de ne pas se laisser déborder et ainsi nous emmener vers une profonde concentration. Regarder les articles sur la peur, l’attitude juste et la justesse. Tout cela reste valable.
 

– Et parfois, nous pouvons nous mettre dans un certain état que je qualifie de grâce. Un état dans lequel le mental s’éteint. Ce que j’ai décrit plus haut. Cet état s’obtient quand tous les critères sont poussés plus loin. Quand plus rien vient perturber la concentration, quand la lucidité devient extrême. L’observation est à la fois globale et extrêmement orienté vers notre objet de concentration. Nous n’ignorons rien du milieu ou l’état dans lequel nous sommes, nous pouvons ajuster notre attitude, comportement, mais rien nous détourne de notre objectif. La peur se retrouve présente, mais elle est éteinte. Le temps s’efface. Tout change et saute en éclat. Les représentations, nos capacités s’envolent. Lorsque l’égo, le moi se tait, qu’il n’y a plus rien sauf être dans l’instant. Ce qui peut être simplement mettre un pieds devant l’autre. A ce moment là tout devient possible.
 
Au final Qu’est-ce qui s’en dégage de cette limite. 

 

– La connaissance de soi, concrète, brut, sans chichi. Se voir tel que nous sommes. 
– La recherche d’un état d’une extrême conscience, lucidité, liberté dans l’instant.
– Mais un état conditionné aux circonstances.
 
– Des sensations physiques extrêmes euphorisantes.
 
– la limite est très marquée mentalement, elle très évolutive et irrégulière.
On voit bien les dérives de la limite. Elle peut nous amener vers le toujours plus, ou à l’inverse  jamais s’en approcher. C’est toujours pareil il n’y a jamais de choix évident, parfois il faut un peu de ceci et un peu de cela. Toujours est il que la limite peu importe son intensité, sa valeur, son champ d’application, le sujet, est un moyen d’accéder vers des couches plus profondes de notre être que notre vie quotidienne ne nous permettent pas de révéler. Personne n’a dit qu’il fallait se mettre en danger pour aller réveiller ses couches, il faut resté lucide et conscient de nos actes, sinon nous tombons dans la témérité, l’insouciance. On peut travailler un aspect à la fois. Du coup le dosage n’est pas bon. La représentation du danger aussi est très variable. Il y a aussi d’autres moyens d’acquérir la connaissance de soi, comme la méditation par exemple.